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La motocyclette en France : 1925, toujours des 2 temps (4)

Cette série d'articles fait suite aux trois livres consacrés à "La Motocyclette en France". Sont déjà parus un volume sur la période "1894 - 1914", un deuxième sur "1914 - 1921" et enfin un troisième traitant 1922 à 1924. Ce dernier est le seul encore disponible (renseignements par un message dans la case "Contact" de la colonne à droite).

Après D.S. (Malterre), Alcyon, André, B.H.R., Guénon, Stella, Janin, Aiglon, Soyer-Benjamin, Le Grimpeur, Rasser, Charles Gérald, Arbinet, Aubier-Dunne, Austral, Automoto, A.X.A., Alphonse Thomann traitées dans les trois articles précédents... un peu de marche arrière avec des documents entrés récemment en magasin.

ALCYON

Les deux modèles d'Alcyonnette ci-dessous vont rester assez longtemps au catalogue du constructeur de Courbevoie en ne subissant que peu de modifications esthétiques, hormis un léger abaissement du cadre et un réservoir plus cylindrique (modèle homme).

Alcyonnette.jpgLa cylindrée sera portée de 100 cm3 (50 mm x 50) à 125 cm3 (56 x 50) tandis que la nouvelle législation qui interviendra dans les années 30 - pas de permis, pas d'immatriculation - donnera une nouvelle jeunesse à ces machines.

Alcyonnette-sepia608.jpgÉclairage électrique par dynamo frottant sur le pneu arrière...

Alcyonnette-homme610.jpg... le même système sur un modèle un peu plus récent (années 30), avec la dynamo sur le pneu avant côté droit. Le carter de chaîne a disparu, emporté par l'usage. Le porte-bagages réversible et servant de béquille est un vestige des motos d'avant guerre (celle de 1914...).

Alcyon-175-femmes609.jpgLes bas blancs n'étaient pas vraiment indiqués lorsqu'on utilisait une Alcyon 175 (deux temps à mélange !), mais il ne s'agit que de motardes pour rire ! 

A.S.P. ? INOVA OU T.B. ?
Discrètement apparue en 1924, la marque A.S.P. n'était présentée qu'en quelques mots dans Motocyclisme et Cyclecars & Voiturettes. Service minimum dans le premier cité : "Vélomoteur 1 CV 3/4, débrayage, 2 freins". Seul information véritable, l'adresse du constructeur (constructeur ?) est donnée : 99, rue du Faubourg-Saint-Martin. Paris.
L'histoire se complique avec les éléments fournis par Cyclecars & Voiturettes qui a vu deux modèles exposés au Salon. L'un est une 125 à moteur Train, 2 vitesses et embrayage, chaîne finale (1 650 F) fourche avant pendulaire Bénicourt. L'autre est une 175 à moteur Madoz avec boîte Staub 2 vitesses, kick et embrayage, transmission par chaîne et courroie finale. La fourche est une parallélogramme (Prix : 2 850 F). Cette 175 existe également à 1750 F mais avec transmission directe par courroie. 

1925-A.S.P.-125-dessin598.jpg

Cependant, tout ceci semble sans rapport avec la machine illustrée ci-dessus et accompagnée d'une description précise et différente de celle publiée dans les gazettes précitées. Il s'agit d'une 125 à moteur Train, carburateur Claudel ou Longuemare (au choix), transmission avec démultiplicateur par courroie. Prix : 2 220 F. La même en 175 cm3 est à 2 280 F. Finition émail grenat avec "bandeau couleur". En émail noir, le prix baisse de 50 F. Afin de... faciliter les recherches éventuelles, précisons que ces machines ont pu être commercialisées sous les marques "T.B." et "Inova"...  

ATLAS

Ce modèle de 142 cm3 deux-temps était vendu par Moto Comptoir, un motociste parisien (167, boulevard Péreire), plutôt spécialisé dans les accessoires venus d'Angleterre. C'est donc tout naturellement qu'il proposait cette Atlas sans en mentionner l'origine que l'on aurait pu croire nationale. 

Atlas-175-M-Comptoir.jpgCependant la fourche pendulaire donne un indice car le cache "téléscopique" de son ressort ne se trouve nulle part ailleurs que sur certaines anglaises. Les dictionnaires de la moto indiquent que l'Atlas n'a été produite que de 1922 à 1925 dans ses ateliers de Birmingham. Des machines identiques étaient proposées sous la marque Aston.

A.X.A.

À la fin de l'année 1925, dans son numéro du 1er décembre, Moto Revue publiait une annonce comparable à celle ci-dessous et avec un "argumentaire" semblable, mais en oubliant d'y joindre le cliché de la machine ! 

AXA-nouvelle-250-TOUT612.jpgErreur rectifiée par la suite qui permet de voir que A.X.A. a complètement changé sa "fabrication". Si fabrication il y a réellement ! En effet, cette machine sortie de nulle part offre des caractéristiques tellement originales qu'on se pose une question : comment E. Allain & Cie dont la production antérieure se retrouvait à l'identique sous une autre appellation (Alphone Thomann) ont-ils pu devenir si soudainement novateurs ?AXA-nouvelle-250611.jpgLe moteur non identifié présente une commande de la magnéto par ce qui ressemble à une cascade de pignons. Technique peu courante sur une machine d'un prix abordable sinon "populaire". Autres singularités, les deux freins à tambours et la transmission finale par chaîne. Le plus intéressant est dans la suspension avant par une fourche oscillante à roue poussée sur courtes biellettes. Un dessin très original qui se rapproche de celui de la Harlette, mais qui semble abandonné par la suite. Quant à la "Grand Sport" 350 à culbuteurs évoquée dans la publicité, on en attend un peu plus de précision et une illustration...

B.C.R.

BCR-gros-plan502.jpgPour les B.C.R. (photo de la 175 ci-dessus) on se reportera avec profit à l'article qui a été consacré à la marque dans l'article du 22 février 2013. Il suffit de taper B.C.R. dans la case "Recherche" en haut de cette page.

BENJAMIN

Dans l'article du 26 mai 2014, on a vu une 250 Benjamin "clonée" en Soyer, Aiglon et La Française-Diamant. Ce multi-cousinage se reproduit avec une 175 cm3 (60 mm x 61) qui se retrouve sur le catalogue de Soyer.

Benjamin pub carton 1923Avec son cadre à la triangulation parfaite, elle a un air de Francis-Barnett dont le slogan commercial était "Built like a bridge" (construite comme un pont), une référence évidente. Cependant l'anglaise était moins "triangulaire", sans doute à cause d'un moteur plus haut, cassant la ligne droite qui joint la colonne de direction au moyeu arrière.

Benjamin-Sport511.jpgDotée d'une boîte à 3 rapports, la Benjamin/Soyer possède deux freins... à patins sur la gorge de la poulie-jante de transmission finale (Vers 1926-27 sera proposée une chaîne finale). Démarrage par kick-starter et commandes des vitesses par levier sur secteur cranté au réservoir. Autre détail "moderne", une béquille centrale permettant de "poser la machine sur l'une ou l'autre des deux roues".

Soyer-175-triangle.jpgSur la Soyer de 1925, on chercherait en vain ce qui la différencie de la Benjamin (et réciproquement). Dans une publicité de 1925, Soyer fait état d'une "graissage commandé directement par le moteur, avec viseur", sans plus de précision alors que dès 1920, il était question du système "Best and Lloyd", en fait une véritable pompe mécanique. Il n'en sera plus mention par la suite : erreur ou négligence ? 

Francis-Barnett-1925.jpgLa Francis-Barnett à moteur Villiers, contemporaine des Soyer, présente un dessin "presque" identique à celui de la Soyer, sauf par un détail de construction : ami lecteur, sauras-tu le découvrir ?

Benjamin-175510.jpgÀ 2 700 F, la 175 Soyer était une machine assez chère et une autre 175 plus économique va être cataloguée à  2 000 F. Moins chère ("sans outillage", est-il précisé), mais aussi bien moins moderne puisqu'elle est à transmission directe par courroie et démarrage par pédalier.

Mot-Bijou-solo614.jpgCette 175 aura elle aussi une cousine sous la marque Moto Bijou, un nom qui au tout début des années 20 recouvrit plusieurs fabrications. Celles-ci étaient complétement différentes de la dernière-née de la famille et même différentes entre elles. On les trouve sous les sigles de Blanche-Hermine, Supplexa, Plasson ou Motosolo et peut-être d'autres encore inconnus.  Mot-Bijou-pub613.jpgPar cette publicité, on apprend qu'il existait une Moto-Bijou - ou était-ce seulement une moto dénommée BIJOU ? - avec boîte à 2 vitesses et donc plus élaborée. Le dossier sur la question reste ouvert...

Prochain article : encore des deux-temps françaises. C'est la situation économique de l'époque qui voulait ça ! 

 

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