Comme promis, voici la suite du reportage-photo préservé par Didier M... qui nous l'a confié et dont le sujet le plus insolite était la "Moto rouge" Indian qui a été détaillée dans l'article du 9 mars 2014.
Toujours pas d'indice sur la date de ces photos dont on déduit seulement qu'elles ont été prises à Montlhéry à l'occasion d'une compétition. À la louche, on les date de 1969, année de sortie en France des premières Honda 4 et Kawasaki 500 H1 (cette dernière était exposée à Paris chez Murit).
La marée japonaise va trouver la concurrence de ceux qui n'ont pas baissé les bras durant la décennie précédente. À une époque où le combat faisait rage entre les sportifs qui ne juraient que par les anglaises (les dernières...) et les rouleurs sur BMW Serie2 (R69S ?) comme celle-ci. On dirait qu'elle présente le catalogue de tous les accessoires destinés au flat teuton : réservoir Heinrich 35 litres (!), selle double "Schorsch" Meier, flûtes d'échappement, protège-cylindres, phare additionnel, avertisseur bi-tons, protection de la portière de phare, compte-tours et guidon étroit, porte-bagages (Bottelin-Dumoulin ?). Sans vouloir ramener ma science, je dirais même que les décalcos sur les amortisseurs de la Earles sont ceux de Jean Murit...
En attendant la Le Mans, cure sportive sur cette Guzzi V7 : selle sport, carénage tête de fourche itou, phares longue portée (épreuve d'endurance ?), carbus spéciaux, échappements Lafranconi, un frein avant de japonaise ou un spécial britannique ou encore un Grimeca. Mais avec un pilote en chaussures de ville... En 1971, une Guzzi participait aux 4 Heures d'endurance de Montlhéry, est-ce celle-ci ?
À peine apparue, la Honda 4 a suscité des vocations d'accessoiristes "plastiqueurs" en carénages légers et tubes protecteurs de carters-moteur. La Fleury 19 à l'arrière-plan était déjà présente et évoquée dans l'article du 22/02/2014 sur les Vincent. La voici avec un autre numéro ci-dessous, et sans doute dans une autre épreuve.
Cette Fleury est en réalité une Zerchot, œuvre d'un mécanicien doué établi dans l'ouest parisien. Il aurait réalisé plusieurs exemplaires de cette machine équipée de moteurs Suzuki ou Kawasaki. Le cadre est inspiré de celui des Jawa d'usine, permettant d'abaisser le réservoir et d'en augmenter la contenance, le moteur étant ici un vorace 3 cylindres Kawasaki. Il s'agit là d'une version 1971 sur laquelle Roland Zerchot a monté des roues à 6 branches en alliage coulé en place de roues à classiques rayons. Cette "première" française étonna au point que Moto Revue s'interrogeait prudemment : "Les roues en alliage léger sont-elles la solution de l'avenir ? Il est encore trop tôt pour se prononcer".
La 500 Kawasaki 3 cylindres, apparue à la fin de 1968, est donc arrivée en France en même temps que la Honda 4, au printemps 1969. Celle-ci est bien entourée et toute neuve, arborant une immatriculation en "W 75".
La fuite d'huile au joint de culasse était la maladie chronique de certaines Honda 4. Raison avancée à l'époque : pour resserrer les goujons de fixation du haut-moteur lors de la révision (500 km ou 1000 ?), il fallait démonter le couvercle coiffant la distribution, donc la selle, le réservoir et manipuler avec précaution les câbles divers dissimulés en dessous. L'accès aux goujons centraux étant difficile, le motoriste peu consciencieux (et inexpérimenté, vu la nouveauté de ce 4 cylindres), se contentait de resserrer les goujons des cylindres droit et gauche plus accessibles, d'où ce résultat...
Quoique peu volumineux, les carénage tête de fourche permettait de mettre en valeur le nom du motoriste qui vous commanditait. Le terme de "sponsor" n'avait pas encore pollué la langue française.
Moto rare, cette 600 M.V. 4 cylindres a reçu le traitement "sport" que son constructeur ne lui a jamais donné, au grand chagrin des amateurs séduits par les titres de la marque en championnat du monde. Mais le polyester du carénage, de la selle et du garde-boue avant, les commandes reculées ne font pas oublier un moteur poussif (pourtant double ACT !), des feins à disques commandés par câbles (Campagnolo) et une transmission par arbre, symbole "touristique" entre tous... comme sur certaine teutonne. Restait le son des quatre mégaphones !
Une CZ en vitesse sur la piste de Montlhéry est un spectacle inattendu, mais c'était sans compter avec Michel Hervé, concessionnaire Jawa-CZ et multi-participant au Bol d'or sur des Jawa. Aux 4 Heures de Montlhéry (ci-dessus) de 1971, il remportait la victoire en 250 sur la CZ dont il partageait le guidon avec Collas. Ils terminaient 15e sur 30 classés, toutes cylindrées confondues.
PLT racer, c'est Pierre-Louis Tebec qui fut le premier à acheter une Kawasaki 350 compé-client A7R en 1969. Sans rien changer dans le moteur, il se contenta de faire cadmier le cadre "pour l'esthétique". Et déjà les "trous-trous" en trompe-l'œil que l'on retrouve aujourd'hui sur ses dernières réalisations dont une Harley vue à Vincennes au Salon Moto légende.
Connue en Grande-Bretagne sous le sigle "Super 6", la Suzuki 250 était devenue en France la T20, perdant donc l'argument publicitaire de ses "6" vitesses. Elle faisait beaucoup plus impression par ses 29 chevaux qui la propulsaient à 160. Sur le papier car avec un bon 145, il y avait largement de quoi, sinon se faire peur, du moins s'amuser. Surtout avec le guidon surbaissé et réglable à l'infini que produisait les Bottelin-Dumoulin (toujours eux) et autres fabricants français. À droite en amorce, la BMW qui ouvre cette page.
Ne cherchez pas "Corki" dans votre encyclopédie des marques de motos. De mémoire, je dirais qu'il s'agissait d'un préparateur indépendant, mais si quelqu'un en sait plus on écoute car j'ai la flemme de rechercher des précisions qui doivent bien figurer quelque part dans Moto Revue. Par contre, Jean Robo est mieux connu, ne serait-ce que par la trentaine de marques qu'il représentait dans son magasin "ouvert le dimanche matin" à Antony.
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Mille mercis et reconnaissance éternelle à Didier M... sauveur de ces clichés de plusieurs machines peu connues, voire inconnues…
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