"Comiot trycicle
Bonjour,
Je suis désolé, je ne parle très bien le français. Je vous écris pour demander aide en essayant d'identifier un Tricycle. Après avoir regardé votre livre "La motocyclette en France 1894-1914» (page 46) Je crois que cela pourrait être une 1899 Comiot mais je ne suis pas sûr. Je ne peux pas trouver beaucoup d'informations sur Comiot et n'ont pas d'autre image. J'ai donc pensé que vous êtes la meilleure personne pour aider.
Je peux vous envoyer des photos si vous avez choisi de m'aider, mais je comprends que vous seriez peut-être occupé et n'aurez pas le temps à consacrer à cette demande.
Cordialement, Giovanni "
Tout dans un mail de ce genre est réuni pour réveiller le rat de bibliothèque qui sommeille chez le Zhumoriste. 1/ Il est d'abord question de tricycle. 2/ D'une machine française. 3/ Le demandeur est étranger, raison de plus pour tenter de lui rendre service. De plus il est italien et le peu de rapports epistolaires que j'ai pu avoir avec des transalpins m'a laissé des doutes sur leur serviabilité. Raison de plus pour montrer à l'un d'eux que nous z'ôtres on n'est pas comme ça. Non, mais !
Les trois photos qui accompagnaient le mail de Giovanni.
À part la fourche, on ne voit pas très bien ce qui caractérise ce tricycle...
... et pas plus sur cette vue arrière qui révèle un De Dion "à cloche" muni d'un filtre à air qui n'est pas de la paroisse.
On commence par tirer les oreilles à notre ami Giovanni qui est tombé en arrêt sur le tri Comiot de la page 46 du livre "La Motocyclette en France" alors qu'il aurait trouvé son bonheur à la page 92 du même livre où figure l'illustration ci-dessous...
... elle-même extraite d'une page du catalogue Automoto de 1899, page qui figure ci-dessous dans son intégralité. C'est là que se remarque une singularité propre à Automoto et à peine visible sur les photos de Giovanni : le tube reliant le boîtier de pédalier se dédouble en fourche pour enserrer le carter contenant le différentiel.
En 1899, on songeait déjà à changer le rapport de transmission afin d'adapter la machine au profil de la région d'utilisation (plaine ou montagne, ville ou campagne)
La notion de "Mécanique générale" comprenait des activités en tout genre auxquelles la motocyclette va s'ajouter un peu plus tard.
Le moteur N° 12 de 4 chevaux à 2 cylindres a gardé son secret jusqu'à ce jour. L'allumage électrique en option "sans piles ni accumulateurs" annonçait l'avènement de la magnéto. Le moteur illustré ci-dessus fut victime de la vindicte du comte De Dion qui en fit saisir un exemplaire sur le stand du Salon 1899. Jusqu'ici, le comte méprisait les copies de ses tricycles car, disait-il "Je leur permets de copier mes tricycles jusqu'à ce qu'ils arrivent à en faire une copie à peu près convenable (...) Jusqu'à présent les copies que j'ai vues sont si infectes que je suis heureux de les voir dépenser leur argent à ces essais"
Moyennant quoi, Automoto présentait ce nouveau moteur l'année suivante...
Une page du catalogue 1899 décrit quelques fabrications Automoto où l'on remarque bien la disposition particulière de la "fourche" qui maintient le carter de différentiel ainsi que la bande de frottement du tambour de frein intérieur. Ces pièces laissent supposer qu'on puisse les retrouver sur des machines autres que celle de la marque de Saint-Etienne...
Scène d'époque qui montre hélas peu de choses (l'original fait 7 cm x 5) hormis la fourche double du tri sur un arrière-plan de quadri. Le gros cylindre que l'on distingue à travers les rayons de la roue arrière du tri est un carburateur à évaporation d'un type dit "boîte à lait".
En inscrivant votre adresse mail dans la case "newsletter" en bas de la colonne à droite, vous serez immédiatement informé de la parution d'un nouvel article. C'est absolument gratuit !