Sur le stand d'Alain Nibart, pape de l'Aermacchisme tricolore (c'est lui à gauche, sans sa tiare), la machine d'Imre Borsay sauvée in-extremis des mâchoires de la broyeuse après le décès de son propriétaire. Pour connaître un peu de l'histoire de cette valeureuse et historique 250 culbutée, se reporter à l'article publié par Zhumoriste le 20 octobre 2011 (Aermacchi millionnaire).
La moto la plus ancienne du Salon était à voir sur le stand des "Bleus" du Club Motocycliste de la Police Nationale. C'est une monocylindre à soupape automatique marquée L.C. ou Lurquin-Coudert. Cette marque est celle de pionniers dans l'histoire de la moto française. Le nom de Coudert se retrouve dans le palmarès des premières courses de côte et vitesse du début du XXème siècle. Par chance, et à l'exception de sa magnéto qui a quitté sa sangle de fixation à l'avant du carter-moteur, elle paraît bien complète. C'est heureux car les exemplaires semblables et connus se comptent sur les doigts d'une main. La fourche avant suspendue sur ressorts à lames est une adaptation de l'époque (Collection du Musée de la Moto de Marseille).
Intéressant "accessoire" d'époque : une trappe dans le tuyau d'échappement se ferme par un volet que l'on fait pivoter du bout de la chaussure. On obtient ainsi un échappement libre propre à "libérer" les chevaux du moteur et à faire fuir les chiens errants amateurs de mollets motocyclistes !
Du mollet, justement il en faut, et un gros, plein de muscles pour démarrer la "750 TRIBSA Catalina Scrambler" avec ses 8,6 à 1 de taux de compression. C'est Fabrice 'Norman-Scramble' Bazire qui l'a construite en piochant dans ses réserves de (bonnes) pièces : cadre de BSA type A7 et moteur d'une 750 Triumph de 49 chevaux. De quoi s'amuser dans les chemins de sa campagne normande en attendant la 2ème édition de l'épreuve magique de Catalina Island qui se courra en 2013 et à laquelle Fabrice compte bien participer. D'ailleurs il s'entraîne aussi à porter le costume local (ci-dessous) pour se mettre dans l'ambiance.
Parmi les bonnes pièces de cette TriBSA, on remarque une fourche Husqvarna de 1972, des amortisseurs Bilstein "habillés" en Girling, un réservoir BSA, des moyeux et la selle de même origine. Un an et demi de travail avec des heures sans fin à l'atelier et une addition de 7000 euros. La plus grosse modification a porté sur la culasse pour lui adapter un seul carburateur en place des deux d'origine (pour plus de détails et si vous êtes accro aux images sur papier, reportez-vous au n° 59 de Moto Revue Classic à réclamer chez votre marchand de journaux favori ou chez l'éditeur).
Il y a quelques années, deux hidalgos aussi barcelonais que fortunés, MM. Armando Moli et Javier Perez de Vega, décidèrent de s'associer pour faire revivre la mythique marque Bultaco. Ainsi est née AJR formée des initiales de leurs noms avec l'ajout d'un 'R' pour Replica. Aujourd'hui, à leur actif ils ont une Bultaco 350 TSS après des machines de cross et la fameuse Astro (prospectus d'époque ci-dessous). Cette 250 fit en son temps le bonheur des Américains adeptes du short-track dans les années 70. Avec 42 chevaux et un poids-plume il y avait de quoi s'amuser... Et aussi se faire peur si l'on en croit les commentaires actuels sur les forums par d'anciens coureurs américains qui ont utilisé cette bombe. Curieusement tous regrettent de s'en être séparés : c'est ce qu'on appelle l'amour-vache !
Une rareté de l'Est, la AWO 425 S (250 cm3 culbutée), lointaine cousine allemande des BMW monocylindres. Connue en France sous le sigle Simson, elle était dite "Importée d'Allemagne" par les Ets Bonnet sans qu'il fut précisé de quelle "Allemagne" il s'agissait. Une certaine confusion avec les réputées BMW, NSU ou Zündapp ne pouvant évidemment pas nuire au commerce surtout qu'à 305 825 F, l'Awo-Simson valait 60 000 F de moins que la 250 BMW. Récemment cette Simson se révéla assez excitante pour inspirer les spécialistes hongrois de www.mucechoppers.hu qui en ont fait ce chopper décoiffant (ci-dessous). À voir en détail et en action sur leur site ci-avant.
Avant d'être un monstre de la mythologie nordique puis un gugusse qui emmerde le monde sur les forums, un "Troll" a été ce scooter MZ de 150 cm3 qui a gardé le style de la marque par son phare caractéristique.
Au prix d'un long travail de restauration, Fabrice Bachelet peut enfin exposer sa Ratier 500 Type C5 (ci-dessus) en compagnie d'une "plus courante" C6 S dotée d'un superbe double-came avant de 200 mm (réservoir blanc). La C5 résulte du montage d'un moteur 500 dans le cadre d'une L7, la 750 latérales ex-Cemec. En 1958, aux 2 Heures de Montlhéry, Tano (André Nebout) termina 1er de la catégorie "Série" à 109,507 km/h devant trois concurrents classés dans une course limitée à 1 h 30 seulement car les organisateurs avaient dû multiplier le nombre des séries tant il y avait de concurrents : 145 au total ! Ci-dessous une photo d'usine de la C5.
Bien que figurant sur un optimiste prospectus de l'époque, la Ratier C5 ne connut pas la production en série.
Retour chez les "Bleus" qui abritaient une belle 600 Scott, elle aussi confiée par le Musée de Marseille.
Première apparition en public de la bombe préparée par l'équipe des Triplettes de Bellevile (qui sont en réalité 4, comme chez Dumas... l'écrivain) pour leur prochaine saison de records aux États-Unis. Présence appréciable dans ce monde de brutes Perrine, fille de Jean Caillou, s'entraîne à son future rôle d'umbrella girl. Sur le sel et sous le soleil de Bonneville, c'est loin d'être un emploi "fictif" !
Dessiné à la main par Caillou (ces gens-là savent tout faire), voici le programme des Triplettes : 200 km/h, pas moins avec un 3 cylindres de construction française et avec l'aide de l'Institut Supérieur du Design de Valenciennes ! Il faut admettre que ça a une autre gueule que les élucubrations motocyclistes de certains designers auto-proclamés... À gauche, vue imprenable sur le train avant qui dissocie suspension et direction. Pour en savoir (et en voir) un peu plus, prière de se reporter à l'article "Salon de Paris" daté du 29 novembre 2001 où la "Saline Airstream" était également exposée.
Le Trimoto Bert-Monet Goyon fait toujours son effet, et il devait en faire bien plus lorsqu'il était motorisé par un 350 ou 500 MAG culbuté comme le préconisait les Mâconnais dans leur catalogue.
Le mensuel "Moto Magazine" jouait l'éclectisme en présentant deux machines d'esprit, de conception, de nationalité diamétralement opposés. Son stand était encadré par une Motobécane 125 D45 et cette magnifique Triumph 650 Thunderbird à moyeu arrière suspendu. Comme c'était le cas de beaucoup de marques anglaises, Triumph est venue chercher les lettres de noblesse de sa 650 en France, à la mi-septembre 1949 sur l'anneau de Montlhéry.
La Gilera 500 culbutée VT "Otto bulloni" doit son nom aux 8 boulons qui fixent le cylindre sur son embase en place de 4 sur une version précédente. De ce modèle sera dérivée la Saturno dont le moteur sera amélioré, entre autres par un cylindre qui incorpore le tunnel de commande des culbuteurs ainsi que les canalisations de graissage ici apparentes. La Saturno compétition grâce à sa tenue de route et à sa maniabilité compensant son handicap de puissance, fera parfois bien des misères à des pilotes de Norton Manx, principalement sur des circuits accidentés.
Belle réplique de la BMW 600 R68 dans sa robe Six Jours Internationaux. Rêve de motocycliste français des années 50 avec ses 35 ch et 160 km/h, elle a été la machine de série la plus rapide de sa génération, Vincent excepté (Chez le spécialiste "Légendes" - à Sannois).
La tumultueuse carrière de la marque D.F.R. (Désert & de Font-Réaulx) est jalonnée de "coups" techniques comme cette 250 deux-temps compétition à refroidissement liquide. Conservée dans son état d'origine elle fait partie de notre patrimoine motocycliste dont nos gouvernants ne se soucient hélas guère, surtout lorsqu'on voit ce qui existe à l'étranger. On nous rétorquera que ce n'est pas le moment. À vrai dire, ça n'a jamais été le moment...
Autre allemande peu commune, la 400 Maïco "Taïfun" twin deux-temps surprit par son esthétique et sa technique sophistiquée bien différentes des violentes machines de moto-cross qui allaient suivre.
Fidèle exposant belge à Vincennes, Yves Campion avait apporté deux moteurs "découpés", des Gillet bien sûr, soit un mono culbuté et ce moins courant 720 cm3 deux-temps bicylindre qui fit le... bonheur des militaires belges puis... allemands ! Un autre scoop apparaissait de temps à autres sur son stand squatté par Rosy, animatrice chez Aermacchi qui a testé la position "recherche de vitesse" en selle d'une Gillet. Conformément à la loi française sur le respect de la vie privée, le visage de tous les spectateurs présents à l'image a été masqué (manquerait plus qu'on se paye un procès, nouzôtres !).