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Quand la France exportait ses motos... (2)

L'Histoire a retenu que c'est avec une machine à moteur Peugeot que Norton a remporté le Tourist Trophy 1907 (Catégorie bicylindre) avec un moteur Peugeot. Ce n'était pourtant pas la première fois que cette marque appelée à devenir si... exclusivement britannique faisait appel à l'industrie française. Dès 1902, l'amateur pouvait acheter une Norton 'Energette' motorisée par un Clément de 150 cm3 plutôt performant grâce à sa soupape d'admisssion commandée par tige et culbuteur. En fait, cette Energette est née Garrard car Norton fournissait les parties-cycle à ce constructeur. De là l'idée de lancer sa propre machine qui se distinguait de l'original par un empattement plus long. Ce sera l'une des caractéristiques des Norton à venir.  

1902 Norton Clément Claire497

Il est plus que probable que la production des Energette ("La machine idéale du médecin" proclamait la publicité) fut confidentelle. Le seul exemplaire connu aujourd'hui se trouve aux Pays-Bas (ci-dessus, photo extraite de l'ouvrage définitif sur Norton, en anglais : "Norton, The Complete Illustrated Story" par Mick Woollett. Motorbooks Éditeur - 2004). En 1906, Norton cataloguait 7 machines de plus fortes cylindrées. Toutes étaient équipées d'un moteur Peugeot automatique mono ou bicylindre, sauf une qui conservait le Clément.  

Archives Motorcycleusa.com Archives Frank Melling

Rem (Rembrandt) Fowler à l'issue de sa victoire au T.T. de 1907. Pour défendre son titre l'année suivante, Norton engagea deux machines équipées de moteurs bicylindres marqués "Norton". Toujours à soupapes automatiques, ils étaient fortement "inspirés" du Peugeot de 1907. Aucune de ces deux machines ne termina : Rem Fowler abandonna sur bris de soupapes tandis que F. C. Parryman, son co-équipier et ami personnel de James L. Norton, tombait en panne d'essence (Photo : motorcycleusa.com - Archive Frank Melling) . 

1904 Werner bis pub490

Werner choyait le client britannique en lui fournissant gratuitement un livret de conseils intitulé "La Roue de la Fortune" dont ne semblent pas avoir bénéficié les Werneristes français. Avec Griffon, Werner sera l'un des annonceurs les plus réguliers dans la presse anglaise. Cette page entière, comme celles de cet article, est issue de l'année 1904 de la revue "The Motor". Hebdomadaire, elle fournissait énormément de détails sur l'activité industrielle et sportive du Continent et sur la France en particulier.

1904 Clement bis pub491

Née de la collaboration de James L. Norton avec Charles Riley Garrard, cette très simple 2 HP (Horse Power) ressemble énormément à une Clément française de la même période. Malgré l'ambiguité de l'énoncé de l'adresse du constructeur à Birmingham (en bas à droite), son allumage n'est pas produit par une magneto mais par un classique batterie (ou piles)-bobine. 

1904 Bimoto Bourcart492

Monsieur T.T. Bourcart avait tout pour plaire à un esprit insulaire avec sa machine extravagante. Pourtant, il ne semble pas avoir convaincu Outre-Manche. On remarquera que dans son esprit, ce sont les dames et les vieux messieurs qui n'étaient pas censés avoir le sens de l'équilibre...

1904 Griffon pub487

Si quelqu'un peut nous traduire la "moralité" de la contine utilisée ici par Griffon, il est le bienvenu.

1904 De Dion moteur pub494 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Motor Castings Company construisait les moteurs De Dion sous licence et les vendait bien car les marques britanniques naissantes préféraient encore le bons gros mono automatique aux "modernes" motorisations plus légères et supposées plus fragiles. C'est ainsi que les Matchless, BAT, Alert, Excelsior, Osborne (O.E.C.) et Riley débutèrent dans la motocyclette grâce au De Dion, quitte à devoir créer de lourdes parties-cycle au dessin torturé pour loger l'encombrante cylindrée. La M.M.C. pouvait également réaliser sur mesure la fonderie de n'importe quelle pièce automobile.

 1904 Clement pub BIS 489

On retrouve une Clement-Garrard plus élaborée avec un changement de vitesse à deux rapports et une suspension de fourche à roue poussée sur courtes biellettes. Pourtant, à partir de 1904 la marque a du mal à lutter contre la concurrence des nouveautés apparues sur le marché britannique et C. R. Garrard va se tourner vers l'automobile.

1904 Clement gros plan

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M
Trouvé sur "Urban Dictionnary", un site d'argot<br /> <br /> 1.corn<br /> Something I shitted the other day that I never ate.<br /> ::Looks in toilet::<br /> What!?... I never ate any corn!
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Z
<br /> <br /> Euh... On s'égare un peu là, non ?<br /> <br /> <br /> <br />
M
Ne faudrait-il pas aussi chercher du côté jeux de mots basés sur l'homophonie, voire l'argot motard de ces années ? Ainsi Nailer (bizarrement entre guillemets) n'est pas clair non plus qui dans le<br /> sens de "marteau" pourrait être compris comme "gros mono qui pilonne" ?<br /> À noter qu'en argot vieilli, nailer signifie "chose exceptionnellement bonne ou remarquable" à rapprocher de" to corn = saler" (cf; corned beef) qui pourrait suggérer l'idée de "bas morceau tout<br /> juste bon à être salé" (à vérifier+++).<br /> Je verrai bien alors : "Pépé s'est offert un "must", une Griffon et il n'y a rien à jeter dans une Griffon"…
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Z
<br /> <br /> Qu'ajouter de plus.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Le Energette dans le Photo n’est pas le seul exemplaire connu aujourd'hui et il se ne trouve pas aux Pays-Bas non plus. Cette Energette est vendu vers L’Angleterre (via La Belgique) et il y a des<br /> autres:<br /> http://thevintagent.blogspot.nl/2011/03/1902-norton-energette.html<br /> http://www.realclassic.co.uk/norton07062800.html<br /> http://thevintagent.blogspot.nl/2011/03/1902-norton-energette.html
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Z
<br /> <br /> Bon, mettons que je n'ai rien dit...<br /> <br /> <br /> <br />
M
Corn signifie durillon ici dans cette histoire de monsieur qui a mal aux pieds sinon il se traduit aussi par maïs et non blé ce qui rappelle la fameuse erreur de commande faite par les services<br /> français aux USA de centaines de tonnes de farine de maïs en lieu et place de farine de blé panifiable…
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Z
<br /> <br /> OK, mais "There are no corns on Griffons" garde son mystère. Ne faudrait-il pas chercher du côté de la mythologie pleine de "cornes" (la Licorne) et de Griffons (lions ailés à têtes d'aigles) ?<br /> Donc, à suivre.<br /> <br /> <br /> <br />
R
Et puis sauf erreur, ce sont aussi des bécanes à moteur Peugeot qui ont fait un doublé dans la course inaugurale de Brooklands, en 1908.<br /> Corn, c'est cor au pied, en plus d'être blé, non ?<br /> Il n'y a pas de cors sur les Griffons ?
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Z
<br /> <br /> ????????<br /> <br /> <br /> <br />