Chaque année on espère que ça sera mieux que l'année d'avant. En 2011, on a eu un podium Bol d'Or plutôt réussi et quelques motos vraiment anciennes. En 2012, la marée montante du tuning se précisait. Cependant, en grattant fort du côté des cyclecars (presque motos à trois roues ou quatre), on pouvait dire qu'on en avait pour ses 10 €. Cette année, il en fallait 12 de ces euros d'où pilule déjà amère pour voir (je ne dis pas admirer) des bobbers, choppers, cafe racers et autres youngtimeries. Ce ne sont que garde-boue sciés, selles pour culs de bébés ou, à l'opposé, large siège métallique à trous-trous de vieille moissonneuse. Partout, et surtout, des échappements douillettement enrobés de bandes anticaloriques qui agissent ainsi selon la notice du fabricant - chinois : "Notre échappement/enveloppe de turbo peut être utilisé comme tokeep de barrière de chaleur le moteur et des compartiments d'entrainement frais. Il maintient également les fils et le hoseform fondant dans les conditions extrêmes, et la chaleur des commandes dans l'exhausystem pour une poussée d'exécution". Les visiteurs circulaient entre ses machines en échangeant des regards assez perplexes, alors qu'une foule de curieux...
... sur un stand proche commentaient une autre exposition par des propos plus ou moins rigolards. Leur cible étaient quelques américaines Hoss Boss, monstrueuses "motos si l'on peut dire", motorisées par des V8 de cylindrées diverses. Diverses mais rien en dessous de 6200 cm3 (prix de base 63 000 € TTC...) et, puisqu'elles sont homologuées en France, 100 petits chevaux au lieu des 485 que peut fournir plein pot leur V8 Chevrolet. Les chevaux français doivent bien être à la peine pour emmener les 761 kg de la bête. Avec pleins et en version solo. De quoi faire fantasmer les enfants, au guidon d'un trike Hoss Boss le temps d'une précieuse photo à exhiber à la récré.
L'afflux de curieux empêchant de faire une photo du trike exposé avec les solos, j'ai trouvé un document sur le net qui en montre un (floridamemory.com/101623). Et avec pilote et passager pour donner une idée des proportions par rapport à l'être humain. En savoir plus : http://bosshoss.fr
Une Motobylette avec un p'tit qu'ète chose en plus ? Non, ce n'est pas votre ordinateur qui déraille, il y a bien deux cylindres ici en plus de l'original !
Assembler les trois cylindres, c'est déjà du boulot, mais retrouver l'alignement avec la ligne de chaîne en est un autre. Problème joliment résolu.
Abandonnons la miniature, le délicat. Avec le stand de "Gérald Motos", qui à lui seul nous fait moins regretter nos 12 euros, on arrive dans la grosse artillerie de machines exceptionnelles à divers titres. Ainsi de cette moto, sans doute la plus ancienne de ce Motorama, une "Souper Spéciale" dont la taille de la couronne arrière indique bien la destination : aller vite !
Le massif bas-moteur Staub coiffé d'une culasse J.A.P. et apprécié pour sa robustesse a été utilisé par plusieurs marques françaises. Certaines l'ont lancé dans les épreuves d'endurance telles que le Bol d'Or, mais peu dans la compétition de vitesse.
Intermède fourni par le stand du magazine RAD à la fière devise : "Radical Authentique Différent" et qui affichait cette pancarte où il était question de "lumières"...
... Lumières dont on aurait bien besoin pour éclaircir le passé de cette 350 annoncée pour 40 chevaux et 160 km/h, ce qui semble un poil exagéré. En 1928, une Rudge 4 soupapes annonçait 25 ch, comme une Velocette arbre à cames en tête… cherchez l'erreur.
Cette machine a cependant couru assez longtemps puisque le sélecteur Vitex qui lui a été ajouté est apparu vers 1934. Il a fallu néanmoins une ingénieuse tringlerie de commande pour son installation car si Vitex (accessoire produit ou du moins vendu par DAX) prévoyait des montages pour Terrot ou toute machine à moteur Chaise, rien ne mentionnait Staub.
Un "Baby-Vitex" était aussi proposé à l'intention des propriétaires de machines de petites cylindrées. Il sera encore disponible après la guerre, époque où fleuriront les 100, 125 et 175 à vitesses à main..
Une impeccable Triumph Rickman-Metisse proposée par "Brooklands Motors" attendait l'amateur sur un stand commun d'anglaises. De quoi se nettoyer les yeux.
Beau réservoir élégamment agrandi sur une Bianchi Sport accueillie par "Gérald Motos" (encore !).
Avec double échappements et relevés selon les canons esthétiques des années 30.
Dans le droit fil de l'allègement maximum "à l'italienne" : un gros travail à la perceuse !
Yamaha 350 TR2 des records par Christian Bourgeois à Montlhéry en 1971 (Écurie "Gérald Motos")
Yamaha 750 ex-Patrick Pons. Gérald Motos aime bien les machines de course avec un palmarès et ayant roulé aux mains de pilotes français, ce qui ne gâte rien.
Si votre machine a passé de longs mois dans votre garage, voici ce qui vous guette au moment où vous regonflerez ses pneus (ici sur un pauvre Velosolex).
Rare sous nos cieux, une CZ 250 twin deux-temps d'usine de 1976. Elle a eu Vladimir Drachovsky comme dernier pilote (Gérald Motos).
On termine comme on a commencé, par une américaine Harley 750 XR de dirt-track. C'est probablement l'une des H-D les plus connues à travers le monde, non pas à cause de ses innombrables succès sur piste mais parce qu'elle fut la monture de... Evel Knievel !
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