Avec ses nouvelles 125 et 250 de la série "C", Honda s'éloigne un peu plus de ses inspirations germaniques. Si la 250 C70 (1957) conserve une partie-cycle en tôle emboutie, son moteur est totalement original par sa technique (twin, arbre à cames en tête) et son esthétique. Pour le coup son dessin pencherait du côté italien mais peu orthodoxe des... Laverda, surtout à cause du caractéristique bloc-cylindre aux ailettes taillées à la serpe, twin parallèle aussi et incliné sur l'avant.
La C70 de ne sera pas exportée, au contraire de la C71 qui va suivre et dont le démarreur électrique, entre autres perfectionnements, va sidérer le monde motocycliste occidental.
Les Honda de vitesse en 1957, ici une 250 C70Z, sont très différentes de la série et méritent pleinement le qualificatif de machine "d'usine". Bien que conservant le principe "à roue poussée", la fourche n'est pas d'une réalisation à la portée du premier venu. On trouve encore un peu d'embouti dans l'épine dorsale de la partie-cycle, mais l'arrière est redessiné. Le graissage du haut-moteur est lui aussi particulièrement soigné...
1957 au Circuit du Mont Asama : M. Honda soi-même à la tête de son armada. La 2 et la 104 sont des C75Z basées sur la 250 et portées à 305 cm3 afin d'être admises dans la catégorie supérieure. La largeur de l'imposant bloc-moteur et l'abaissement général de ces machines (jantes de 16') ? ont obligé à un écartement spectaculaire des échappements. Les trois suivantes sont des 350 monocylindres SBZ (Z = compétition) à fourche télescopique. La 72 et la 59 pourraient être des 250 ou 125 "new-look" avec leur plus gros frein avant semblable à celui des 305. Sur celles-ci, le large guidon "cornes de vache" est remplacé par un modèle plat alors que les pneus à profonds pavés sont toujours utilisés, preuve que le terrain volcanique ne s'est pas amélioré.
Retour en arrière avec cette mono ACT 250 SA coursifiée essentiellement par un allégement général qui laisse bien apparaître sa structure en tôle emboutie (1955). L'avertisseur aussi manuel qu'écolo est toujours présent sur le guidon. La jante avant en alliage a été soumise à un rude travail et parait y avoir laissé quelques rayons...
La nacelle de phare façon Triumph sur cette 250 SA du catalogue est l'un des vestiges de l'influence européenne qui va s'estomper de plus en plus. Une véritable "école japonaise" est en train de naître.
On allège... on allège... mais un carter de chaîne étanche sur cette SA gréée course ne peut pas faire de mal sur un cicuit aussi poussiéreux que celui d'Asama. La plaque rectangulaire devant le cylindre peut cacher un radiateur d'huile ce que confirmeraient les canalisations qui courent entre culasse et bas-moteur.
En 1958, la RC76 est dérivée de la CS71 (sans le démarreur) avec une partie-cycle qui fait largement appel au tube bien que le moteur soit toujours en porte-à-faux et conserve l'emplacement de l'axe de kick. Un embryon de carénage est utilisé quoique de peu d'utilité à Asama. Mais l'avenir se prépare...
Avec cette RC142 de 1959, on est au plus près de la version du Tourist Trophy, quoique selon d'autres informations l'amortisseur de direction est apparu à Monza, donc en fin de saison. Cependant le sol et les pneus à crampons révèlent la présence à Asama (de même que la légende de cette photo japonaise). Le moteur double ACT dans une position redressée est entièrement nouveau avec un embrayage à l'air libre. L'huile du graissage à carter sec est contenue dans un compartiment à l'arrière du réservoir de carburant ce qui se révèlera être une grosse erreur. L'huile échauffait les genoux du pilote, d'où bricolage de disgracieux panneaux protecteurs accolés sur les flancs du réservoir...
Autre version du moteur de la RC142 avec un allumage par magnéto ici bien visible et entraînée en bout de l'ACT d'admission. 18 chevaux à 13 000 tours/minute, un enchantement pour les oreilles des spectateurs !
Le meilleur homme du team Honda au TT 1959 a été Naomi Taniguchi qui termine à 7' 22'' du vainqueur Tarquinio Provini sur M.V. Agusta mono double ACT. Provini a eu bien du mal à contenir...
... Luigi Taveri qu'il devance d'une toute petite poignée de secondes. Taveri pilotait une 125 M.Z. monocylindre deux-temps à admission rotative et allumage magnéto (elle est ici démunie de son carénage - photo Mick Woollett).
L'équipe Honda au T.T. 1959 était composée de (dans le désordre) : Glichi Suzuki ; Junzo Suzuki ; Naomi Taniguchi ; Kenjiro Tanaka avec Jim Hunt (le blond "capitaine" américain) qui s'est crashé au premier tour ! En complément, deux mécanos à droite et un "directeur" de quelque chose (lunettes noires).
En 1960, Honda commercialisera à 40 exemplaires une belle 250 CR71 Super Sport. Elle trouvera son chemin de façon plutôt inattendue au Big Bear Run de 1960 l'un des plus célèbres et des plus difficiles des enduros californiens. Cette édition avait réuni près de 1000 concurrents créant une telle pagaille dans la région que la police de l'État interdira l'épreuve de façon définitive. Le Big Bear existait depuis 1921...
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