Dès la naissance de la fourche télescopique on a cherché un autre système pour la remplacer. Sans succès à ce jour. Les tentatives modernes les plus connues commencent avec la type Earles finalement abandonnée après de longues années de service chez BMW. En voie d'abandon également le système "telelever" du même BMW. Yamaha s'y est essayé d'une autre manière avec sa 1000 GTS, innovante mais accueillie avec circonspection par un public trop frileux. En compétition, les ELF successives useront d'un principe de fourche semblable. Dans tous les cas, le but recherché était d'éviter l'effet de plongée au freinage, d'écrasement, d'une télé classique entraînant une dureté dans la direction de la moto outre un déplacement de l'assiette. Claude Fior (1955-2001) s'est attaqué au problème en concevant une moto révolutionnaire munie d'une fourche bien particulière qu'il a testée en personne lors du Bol d'Or 1980, avec Pierre Guy en co-équipier. Pieusement conservée et restaurée conforme à l'origine, sa machine fait partie désormais de la collection d'Alain Cortot qui, fait rare dans le cas d'une machine historique, l'a utilisée en démonstration ou courses de côte (ici à Sainte-Hélène), et même - retour aux sources - dans un Bol d'Or Classic.
Au cas où vous poseriez la question, voici la réponse : oui, Claude Fior était un spécialiste du travail de l'alliage léger. En témoignent les platines de fixation de la partie arrière recevant la selle, les supports des étriers de feins, les équerres du moteur semi-suspendu par les couvre-culasse, etc, toutes pièces taillées dans la masse.
Vue imprenable sur une (toute) petite partie de la fourche avec l'unique élément de suspension. Quant au principe de fonctionnement, Jacky Pichaud "Petit mécanicien de campagne" me paraît être le plus qualifié pour vous l'expliquer. Prière de joindre une enveloppe affranchie si vous voulez une réponse personnelle.
Des platines en aluminium ouvragé en veux-tu en voilà, évidemment, c'est un peu plus compliqué qu'une télescopique ! Et il n'y a pas de colonne de direction pour se repérer. En bas, à gauche, le tube bleu est l'amortisseur de direction.
Une autre vue d'avion pour aider à mieux comprendre tout le jus de cervelle qu'il y a là-dedans...
Endurance oblige, l'appareillage électrique est particulièrement accessible.
Cette machine, exemplaire unique, était quasiment à l'état d'épave lorsqu'elle a été retrouvée.
Ancrage robuste de l'amortisseur de la suspension arrière qui fonctionne sans aucune biellettes de renvoi.
Convenablement préparé, le 1000 double-arbre avait été confié à Claude Fior par Yamaha-Japon pour être monté dans cette partie-cycle d'avant-garde. Très étroite dans sa partie haute, celle-ci a obligé à entailler les cornets d'admission des carbus Mikuni double-corps.
Quelques tubes, car il en faut tout de même, mais sans trop abuser.
Moment de réflexion pour Cortot avant le départ pour la Côte de Saint-Cernin (Suisse). En une seule photo, trois étapes de l'évolution de la moto en commençant par la Norton Commando à droite.