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Pendant ce temps, au Japon

À FORCE DE SE REGARDER le nombril, on en oublierait presque que le reste du monde continue à tourner. Heureusement, le Zhumoriste veille pour vous, pense à vous et recueille pour vous la "substantifique moelle" (merci Rabelais !) de l'actualité mondiale. Mondiale et surtout motocycliste ! Laissons donc se braquer sur la Corée, pardon, LES Corée, les jumelles du monde occidental et regardons plus loin. En fait, juste à côté, chez les Nippons de You Will Bike. On a déjà visité le site de cette revue (revue ?) sur zhumoristenouveau.eklablog. Il était temps d'aller voir s'il y avait du nouveau chez les hipsters locaux et chez leurs copines, les hipsterettes.

 Avec sa Harley XL 1200, Hanaka Ito n'a certainement pas la plus puissante des machines, mais son sourire en dit bien plus long sur le plaisir qu'elle éprouve à rouler sur ce twin culbuté de 65/70 ch. En incrustation dans la photo, Masayoshi  Hasabe n'a pas l'air mécontente, elle non plus, de sa 650 W Kawasaki qui fait la couverture du numéro 140 de You Will Bike. 

Dans le pays où se cultive intensément l'arbre à cames (double parfois) et le mono 4 soupapes en toutes cylindrées, le mono anglais de la grande époque a encore des adeptes, même s'il a fallu en passer par un intermédiaire indien. Kadoguchi Yuiko aurait pu choisir une 400 SR Yamaha plus "moderne" que sa Royal Enfield, mais l'effet exotique (démarrage éventuel au kick) n'aurait pas joué. Car la moto c'est aussi ça : un jouet...

Le scooter Rabbit de chez Fuji fut l'un des plus vendus, soit 637 895 exemplaires, tous modèles confondus (selon la Bible du scooter, de F-M Dumas et D. Ganneau) entre 1946 et 1968. Celui de Lady Zun, ci-dessus est un S101 de la fin de production. Durant toute leur existence, les Rabbit partagèrent les influences de l'école allemande puis italienne. L'arrière de celui-ci doit beaucoup à Lambretta tandis que "l'aile" avant fixe aura inspiré le Spazio Honda et quelques autres.

Magnifique dessin du Rabbit comme on n'en fait plus aujourd'hui, alors que l'informatique le permettrait sans problème... L'accessibilité aux organes vitaux est remarquable puisque, outre les panneaux latéraux démontables, toute la coque arrière se soulève. Deux petits réservoirs carrés autour du cylindre gardent leur mystère car on suppose qu'ils sont la réserve d'huile pour la graissage séparé d'un deux-temps, mais... selon les bons auteurs cités plus avant, le moteur est à soupapes latérales, donc quatre-temps.

Première tentative de Honda dans le trial, cette 125 TL de 8 ch ne connaîtra qu'un succès d'estime à son apparition en 1972. Trois ans plus tard, elle s'efface des radars des candidats trialistes qui font un triomphe à la légère 125 TY de Yamaha (13 ch.). Peu sportive (euphémisme...) la Honda est à l'aise dans la circulation urbaine, comme semble l'apprécier la charmante Ryoko Sasashima.

 On retrouve Masayoshi Hasebe qui était portraiturée en couverture du numéro 140 de YWB. Elle roule sur une Kawasaki 650 W, la plus britannique des motos nippones de ce XIXe siècle si l'on excepte sa distribution par simple ACT. Sous nos cieux, elle suscita un enthousiasme certain pour le plus grand profit des "préparateurs" plus soucieux de bénéfices que de performances (réservoir alu poli, selle à dosseret, garde-boue courts, etc). Trop tôt disparue au gré de certains et avant la mode du vintage, la W650 laissait le champ libre à la renaissante Triumph, dite "Bonneville" pour attirer les mouches jeunes couches.

C'est plus le costume que la moto de Ueno Azusa qui attire l'œil tant sa jupe-culotte est devenue une rareté (ou alors est-ce un jean XXXXLLL ?) qui fut une conquête de la femme de la fin des années 30. Mais peut-être que je retarde et qu'il s'agit d'un retour de cette mode... Je guette les prochaines collections pour vous tenir au courant. Promis.

Naoko est une conquérante qui ne recule devant rien pour imposer ses idées, même s'il faut pour cela mettre de côté ses valeurs et utiliser des chemins détournés". Avec cette description japonaise du caractère de la demoiselle, d'après son prénom, on y regardera à deux fois avant d'émettre une opinion sur sa Yamaha 500 RZV (ou RDLC chez nous). 

Rien qu'à l'arrêt, on voit que c'est du brutal ! Et rendu encore plus agressif par les modifications du mini-carénage et du réservoir en pans coupés à soudures apparentes, loin d'un design de minette. Avec 87 ch pour 216 kg, sans doute encore moins avec la partie-cycle en aluminium disponible seulement au Japon (Australie et États-Unis ?), ce 4 cylindres en V a été une vitrine du savoir-faire des ingénieurs d'Hamamatsu.

Compliquée juste pour le plaisir ? Contraintes impliquées par le choix de l'architecture du 4 cylindres en V ? La RZV reste rare avec ses deux vilebrequins superposés et accouplés par pignons. Les admissions par 4 carburateurs sont différentes : dans le carter-moteur pour les deux cylindres du bas et dans les cylindres pour les deux du haut. Le tout équipé des fameux clapets YPVS (Yamaha Power Valve System).

Une dernière photo pour la route

ET CELLE-CI QUI N'A RIEN À VOIR... 

Si cette image, extraite toujours de You Will Bike, vous semble normale, c'est que vous n'avez pas bien suivi vos cours d'Histoire à l'école. Ou bien que la période 1930-1940 n'était pas à votre programme. Ou bien encore que votre (ou vos) profs n'a pas jugé "utile" de vous en parler. Tout comme au Japon où l'enseignement dans les écoles ne fait qu'effleurer pudiquement le rôle du Japon dans le Deuxième conflit mondial ainsi que les agressions "coloniales" des années 30 (Corée, Chine). Le Japonais a la mémoire si courte qu'aujourd'hui, l'insigne de l'U.S. Air Force est devenu un sujet décoratif de T-shirt... En 1963, Bertrand Blier réalisait son premier film, un documentaire au titre provocant : "Hitler, connais pas". Serait-ce, traduit en japonais "Hiroshima, connais pas"...?

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