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Cinémoto à l'italienne (Suite de la suite)

Les cinéastes italiens ont un net penchant pour l'environnement "mécanique" que représente une station-service. Après le tragique "Il Grido" (voir zhumeurs du 3 avril 2018), on trouve Gina Lollobrigida en ex-danseuse de music-hall qui devient pompiste (benzinara, en version originale, où la benzina est l'essence qui fait tourner les moteurs) dans "La Beauté d'Hippolyte" (1962).

À cette date,"La Lollo" compte déjà plus d'une trentaine de films à son actif dont Fanfan la Tulipe (1951) qui la révéla au public français et aussi nombre de succès internationaux (Pain, Amour et fantaisie, Trapèze, Notre-Dame de Paris, Salomon et la Reine de Saba, etc). On peut se demander ce qu'elle est allée faire dans une production aussi banale que cette "Hippolyte", au prénom ambigu ("mixte" selon vouiqui, mais résolument du genre féminin en Italie), de plus dans une production d'un metteur en scène, Giancarlo Zagni, dont c'était le premier film. 

"La Beauté d'Hippolyte" ne semble pas avoir remué les foules si l'on en juge par le nombre d'articles qui en traitent, nombre qui se résume à ... zéro. Pour les drogués de nouzôtres, on retiendra l'image ci-dessus. On y retrouve l'inévitable "vigile" venu faire le plein (d'essence, pas des sens...) de sa Gilera et qui est tombé sous le(s) charme(s) de la benzinara par ailleurs très inflammable malgré un mari jaloux quoique peu fidèle lui aussi.

Étant donné les proportions de Gina par rapport à la moto, celle-ci doit être une 250 Nettuno, version réduite de la Saturno 500 dont elle reprend les caractéristiques : mono culbuté, soupapes inclinées, suspension arrière oscillante, etc, mais avec seulement 14 modestes chevaux au lieu de 22. La dernière version, encore plus économique, aura une fourche parallélogramme en tôle emboutie.      

Petit bémol, petit mystère : le logo du réservoir de la Gilera-cinéma devrait être du type illustré ci-dessus à droite alors qu'il arbore les deux cercles entrelacés (à gauche) plus récents en théorie que la machine.

Dans les années 50-60, les "avantages" comparés de La Loren avec ceux de La Lollo faisaient débat chez le mâle occidental (avantages que le Larousse médical classe parmi les "caractères secondaires de la sexualité"...). Dans chaque mondanité, le duel des deux Italiennes était permanent et plutôt égal. Comme sur cette photo où leur rencontre ne doit bien sûr rien au hasard, pas plus que leurs décolletés respectifs, même si Yvonne de Carlo brouille un peu l'image. À l'écran, avec une dizaine de films de plus que sa rivale, La Loren avait de l'avance grâce à une carrière soigneusement planifiée par un mari producteur. C'est ainsi qu'elle tourna dans des films de prestige avec des partenaires de premier plan : Charlton Heston, Gary Cooper, Frank Sinatra, Marlon Brando, Anthony Quinn, Raf Vallone, et autres Vittorio de Sica. La carrière américaine de La Lolo est plus brève et son déclin au cinéma s'amorce dans les années 60. D'où peut-être sa présence dans des bandes comme cette Beauté d'Hippolyte sans éclat particulier...

Avec une telle publicité (pour ses thèmes musicaux) ce "Prophète" pourrait passer pour l'une des multiples déclinaisons du cinéma italien excitant la salace curiosité du mâle occidental ( genre Mondo Cane n° 1, Mondo Cane n°2 et autres Mondo di notte). En découvrant le nom du metteur en scène, on se doute que c'est bien autre chose. Dino Risi est un "dynamiteur" de la société, de ses usages, de ses religions, de ses contraintes. Le tout assaisonné d'un humour décapant qui fait passer bien des vérités.

Dans ce "Prophète"(1968), on retrouve Gassman en ermite qui a fui une vie monotone d'employé. Forcé d'abandonner sa retraite (le fisc lui réclame des impôts...) il revient à la ville et fait fortune. Écœuré à nouveau, il veut repartir dans son ermitage mais une rencontre avec une jeune motocycliste qui manœuvre sa Guzzi V7 de façon admirable va le faire changer d'avis. On le comprend car la jeune personne est Ann-Margret souvent sollicitée par le cinéma américain dès qu'il s'agit de piloter une moto "en vrai ", ainsi que, soyons précis pour sa plastique irréprochable 

L'affiche ci-dessus est fidèle à la réalité du film concernant la couleur rouge du réservoir de la Guzzi, contrairement à l'image précédente qui montre la couverture du 33 tours des musiques du film.

Pour juger sur pièces, on va sur Youtube https://youtu.be/_jAb0kWJHxY par la même occasion, Ann-Margret vous apprendra comment se tirer d'affaire s'il vous arrive de tomber en panne d'essence... 

(On souffle un peu en attendant la suite de la suite de la s....) 

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J
La Giléra d'avant guerre avait été rénovée après vu la pénurie de véhicules et de pognon qui<br /> régnait en Italie, ce qui explique le logo d'après guerre. <br /> Les BM serie 2 étaient équipées du gros feu arrière lors de leur rénovation, il remplaçait le crapaud rachto des années cinquante.<br /> Ann-Margret ne faisait pas beaucoup de dépenses pour ses bénards!<br /> La Guzzi V 7 très pulpeuse lui va bien.
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