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Zhumeurs (extrêmes) de décembre

S'IL FAUT EN CROIRE les gazettes spécialisées (ou pas), 2018 sera une année Royal Enfield. La marque clonée indo-britiche serait en train de séduire en masse les rigolos connus sous le nom de "hipsters". Jusque-là seules les BMW (vieilles, mais pas trop) ou les BMW neuves (car nées "Nine") déclenchaient leur concupiscence tandis que la twin Kawasaki W650 a perdu beaucoup de terrain - accélérant son euthanasie - à l'apparition de la Triumph "néo-Bonneville". Le futur se conjugue désormais au passé et honneur au démarrage au kick. C'est les kinés qui vont être contents de soigner des astragales martyrisées et des colonnes vertébrales disloquées grâce aux cadres "bobber". 

Plus besoin de chercher des modèles dans la presse moto, les magazines de luxe (... pardon, de "Style") vous épargnent cette peine... Note à benêt : ne vous laissez pas berner, la version "Redditch" de la 500 Royal - à tirage limité - doit avoir le réservoir bleu, rouge ou vert (anglais). Quant au "Lipster" à gauche, il doit provoquer des mouvements du cercueil de Fred Lip authentique motocycliste, en son temps amateur de Brough Superior.

Cette "tendance" est bien orchestrée par une campagne de publicité de la firme indienne peu avare en "trails" organisés tous frais payés sur les "sommets du monde" à l'intention des journalistes. À usage interne, leurs armées - premières clientes du mono culbuté - offrent aux populations des spectacles qui ont fait recette naguère en Occident avant de tomber dans l'indifférence. Ainsi de cette version motorisée (ci-dessous) de "Saint-Georges à la poursuite du dragon", une scène célèbre qui a inspiré des centaines de peintres à travers les siècles. À moins qu'il ne s'agisse de Cupidons, mais en la matière le pays qui a inventé le Kama Soutra a su faire plus évocateur !

 ... on peut préférer une autre version moderne signée Giorgio de Chirico (à droite ci-dessous).

À gauche, Saint-Georges et le dragon, carreau de céramique. Alep (1699).

VOUS SAVEZ COMMENT SONT LES MILITAIRES, on leur donne ça et ils vous prennent çà (voir budget... sinon ils démissionnent). En Inde ils se sont lancés dans une folle entreprise qui consiste à entasser le maximum de bidasses sur un minimum d'espace, en l'occurrence les deux roues d'une Royal Enfield. En fait ils ont triché en interposant une plate-forme en bois. Mission néanmoins réussie avec 58 hommes à bord ! Occasion d'une photo qui a fait la joie des magazines du monde entier lesquels se sont bien gardés de montrer la suite de l'aventure pourtant nettement plus spectaculaire à mon avis !...

Post scriptum : comment ça se dit "tous le monde au gnouf" en hindi ?

Ou faudrait-il plutôt lire "CASH" devant le traitement infligé à cette Bullet - il y en a une série -exposée par l'artiste indien Gupta Subodh, le "roi du métal hurlant", selon Le Figaro qui n'a peur de rien (surtout pas des clichés qu'on pense "d'jeun's").

Ce plasticien réalise des accumulations dans la lignée d'un César ou d'un Arman, utilisant les ustensiles de la vie ménagère quotidienne. Ceci, bien évidemment, est censé être une attaque virulente de notre société de consommation puisque la fonction de tout artiste qui se respecte est de critiquer notre monde. Moyennant quoi, tous les musées du monde veulent posséder et exposer l'une de ses sculptures moyennant grosses pépêtes.

C'est d'ailleurs pour ça que Subodh est aujourd'hui considéré comme l'un des artistes contemporains les plus importants, bien qu'il ne soit guère cité parmi la trentaine de spécialistes (présidents de Salon, critiques d'art, directeurs de galeries) auxquels la revue Miroir de l'Art avait posé la question en 2011. La sculpture ci-dessus est au National Museum of Art de New-Delhi qui doit doit consommer une énorme quantité de Mirror pour garder à l'œuvre l'aspect voulu par son créateur. Sinon ça ressemblerait à une décharge. Quelqu'un vient de dire "où serait la différence ? 

Pour beaucoup moins cher (quoique...) Subodh propose ses bicyclettes cuivrées comme la Bullet et chargées comme elle de bidons de lait qu'utilisent les fermiers indiens. Je n'ai pas réussi à trouver des chiffres sur la cote de ces œuvres, mais on pourra bientôt faire son marché puisqu'une exposition est prévue chez nous en 2018. Elle se tiendra, je te le donne en mille (en millions ?), dans les murs de la... Monnaie de Paris ! (et ça n'est pas un gag).

LA SPÉCIALE DE "TRIAL MONTREUIL"

Dans un récent échange de Face Book, il a été question d'un "magasin de trial du côté de Montreuil" qui a immédiatement allumé une bougie dans ma tête. C'est que dans les années 80, au cours d'un séjour en Bretagne (Morbihan ?) j'avais assisté à un trial où une machine bizarre avait attiré mon attention. Clic-clac ! Quelques photos et je suis passé à autre chose. Jusqu'au jour où, probablement dans Moto Verte, j'ai retrouvé cette moto dont je ne savais rien.

  Avec son immense bras oscillant ancré très en avant au-dessus du moteur de TY, cette "Proto-Coque" avait de quoi susciter des questions, mais je n'ai guère appris de plus depuis. Si quelqu'un peut piocher dans Moto Verte ?

 * * * * * *

 Ce qui amusait nos arrière-grands-grands-grands-parents... 

 

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J
Pas facile de cuivrer les pneus par électrolyse. <br /> J'espère qu'il a mis des vieux bidons de 220 litres au milieu de la pile d'ustensiles en inox (une spécialité Indienne des boutiques ne vendant que ça). Quant à la Bullet de livraison, l'artiste ne s'est pas fatigué, il y en a des centaines comme ça, (sans cuivrage!) dans les rues.
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