Je ne sais plus qui m'a posé la question l'autre jour à Montlhéry, mais je crois que j'ai la réponse : la pente de la piste de l'anneau, au plus abrupt, c'est à dire pas loin de la glissière de "sécurité", serait de 51°. J'ai lu ça quêt' part, mais où ?
Un Tour de France des Benelli
Mécontent de ce que j'ai fait pour présenter la Benelli, j'ai voulu creuser la question à travers la toile (forum LVM) et dans les collections de quelques revues de l'époque. Puis j'ai retrouvé une photo de la 250 présentée à l'exposition de la FFMC à Limoges en 2008. C'est une machine que j'avais déjà vue quelques années auparavant lors d'une visite à un musée particulier dans l'ouest de la France.
C'est une 250 civile ou une militaire (ressorts compensateurs à la fourche avant, système Norton) coursifiée qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle qui est dessinée dans Motocycles en août 1948 avec son gros cylindre à ailettes carrées (ci-dessous). C'est l'œuvre de Pierre Berlie, célèbre Avignonnais de caractère qui avait commencé par modifier en double ACT un simple ACT 175 Benelli avant de s'attaquer à une 250 et lui faire subir le même traitement.
Le cylindre a été taillé dans un bloc d'alu chemisé et la culasse en bronze est bien révélée par la couleur de ce métal sur la photo ci-dessous de la machine vue au musée (Le dessinateur de Motocycles a laissé dans sa plume une partie du garde-boue arrière...)
L'ancrage du frein avant ainsi que le levier de commande de la came de ce frein se retrouvent à l'identique sur la photo du "modèle Limoges". Il s'agit bien de la même machine. Dans le bref article signé J. Porte qui accompagne le dessin, on apprend que ce moyeu-frein central est une création de P. Berlie et qu'il pourrait être commercialisé. (J. Porte était un correspondant de Presse-Photographe établi en Provence. Il a fourni beaucoup de documents sur le sport de la région - d'abord à Motocycles puis à Moto Revue. C'est à lui qu'on doit la majorité des photos sur les diverses réalisations de Jean Nougier dont il a suivi les étapes de leur construction).
Une autre Benelli 250 transformée par la culasse Velox italienne double ACT dont l'un des avantages est de supprimer l'un des deux tubes d'échappements. C'est la machine du coureur Bouhey photographiée ici par Motocycles aux Coupes du Salon 1951 à Montlhéry.
Sur ce dessin paru avant la photo dans Motocycles, (la prise de compte-tours est absente), on voit nettement sur le réservoir les vestiges de la fixation du secteur sur lequel se déplaçait le levier de la commande à main. Cette Benelli est bien une ex-civile ou plus probablement une ex-militaire, modèle plus accessible après la guerre dans le sud de la France dont une partie avait été occupée par l'armée italienne.
La 250 Benelli en tenue guerrière : deux échappements, changement de vitesses à main, cylindre et culasse en fonte, etc, pour jouer au jeu des "7 Z'erreurs". Certains coureurs conservaient la boîte d'origine.
La "DS Malterre" de Marcel Camus
C'est l'une des plus célèbres transformations à base de Benelli + Velox double ACT. Elle fait suite à une Spéciale Camus à base de 250 NSU OSL culbutée et sera suivie par une DS Malterre-Camus qui recevra le 250 AMC simple ACT.
Publié par Motocycles en 1953, ce dessin de la culasse Velox monté par Camus est signé de LUCO qui n'est pas encore l'immense designer mondialemnt connu sous son nom complet : Luigi Colani.
Marcel Camus a conservé pour son Benelli la partie-cycle de sa NSU, ce qui explique, outre la coulissante arrière, un cadre double-berceau classique. La fourche est une "oléo-pneumatique" de construction maison. À Montlhéry, Camus avait atteint 139,996 km/h à 8000 tours, ce qui était 500 tours au-dessus du chiffre préconisé par la maison Velox.
Avec ceux de la culasse Velox, on arrive à un total de 11 pignons dans la commande de distribution, dont deux entraînent la magnéto. Mais il en manque encore deux autres (!) pour la dynamo qui a été retirée.
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