Parcours compliqué que celui de cette marque AUDAX qui apparait ainsi de façon attestée en 1905 (catalogue ci-dessous) avec un palmarès remontant à... 1900. Il n'est pas exclu qu'un (ou des) catalogues Audax aient existé avant 1905, mais cette date semble être une étape importante dans un parcours qui prend naissance à Montluçon pour se terminer à Levallois-Perret, en banlieue parisienne.
En 1899, Paul Labre déposait le brevet d'une "bicyclette à pétrole" qui sera exploitée sous la marque "Lamaudière & Labre - Système Labre", ce dernier ayant trouvé un apport de fonds via M. Lamaudière. Fin 1900, Labre se retire de l'affaire, mais la marque continue d'être exploitée sous son nom de "naissance", y compris en compétition. Elle devient "Lamaudière & Cie" en1902, puis "Lamaudière, Mauger & Cie", alors que le propriétaire en est E. Goslin qui l'a acquise en février 1903. Ce qui lui donne le droit de le proclamer à ses agents sur un papier à lettres à l'en-tête ronflant : "Ancienne Société Lamaudière & Cie, Constructeurs - E. Goslin, Propriétaire". Mais M. Goslin est prisonnier de la "vieille" appellation Lamaudière & Mauger car ses machines sont connues sous ce nom. Il en sera ainsi jusqu'à la crise des immatriculations/ventes qui frappe la moto française vers les années 1907-1909 et emportera vers l'oubli tant de nos marques.
Des deux motos Audax présentées sur ce catalogue, seule la N° 1, ci-dessus, se retrouve à l'identique chez Lamaudière en 1904. Sur certaines publicités de cette même marque, il est indiqué : "Motocyclettes marchant au pétrole ou à l'alcool".
Aucune photographie d'une Audax à fourche suspendue n'étant connue à ce jour, on ignore de quelle marque était proposé cet "accessoire" dont de nombreux (et divers) types étaient alors présentés sur le marché.
Une Lamaudière & Mauger engagée et pilotée par Mauger dans le Tour de France 1905. la comparaison avec l'Audax N° 1 montre bien qu'il s'agit de la même machine.
On trouve un équivalent Lamaudière proche de cette N° 2 au départ de la course de côte de Château-Thierry (1902) et dans Paris-Madrid (1903). Ces deux machines préparées pour la compétition se signalaient par une énorme couronne de pédalier et une entretoise verticale reliant le dessus du cylindre au tube horizontal du cadre. Sur la N° 2 ci-dessus, cette entretoise est remplacée par deux autres que l'on distingue, légèrement inclinées, sous le réservoir. La position de la selle, repoussée vers l'arrière est un montage typique des motos de course. Se peut-il que, malgré ses positions "anti-vitesse" développées dans son argumentaire (voir ci-dessous le dernier document), Audax ait proposé une machine de course ? Vendre une machine d'une certaine marque en présentant le palmarès d'une autre marque, il fallait pour celà faire une grande confiance au sens du discernement de la clientèle !
"3000 à 3600 tours par minute" : vitesses invraisemblables en 1905 !
En inscrivant votre e-mail dans la case "newsletter" en bas de colonne à droite de cette page vous serez prévenu par e-mail dès qu'un nouvel article sera mis en ligne : c'est entièrement GRATUIT !