Toujours à la recherche de Pigeot 103 ou de pièces du même engin qui lui permettent d'en reconstruire des exemplaires roulants, Olivier (voir article du 08/01/2012) écume les brocantes et autres vide-greniers de l'Ouest avec une belle ardeur. Son humour et sa gentillesse font merveille auprès des vendeurs... et vendeuses en costume d'époque comme ici. Cette fois, il a mis quelques euros dans le commerce contre un guidon de course avec sa sacoche "randonneur" et un casque irrésistible et indispensable pour rouler en Pigeot (le casque, pas le guidon, quoique avec lui tout est possible...).
Comme il n'a pas d'œillères, il a vu à Saintes dans une exposition du Club Saintongeais des Véhicules d'Époque quelques motos dont une peu connue Cazenave. Cette marque de Belin (Gironde) a commencé dans la moto au milieu des années 20 alors que les "jeunes couches" du 21è siècle ne connaissent que ses cyclos (surtout) ou ses motos des années 50, émanations d'Ultima. Louis Cazenave a laissé une autobiographie qui donne une excellente idée de ce que pouvait être l'aventure au siècle dernier d'un homme parti de rien et qui a fini par employer des centaines de personnes dans ses différentes entreprises. De la fabrication de bicyclettes à la fournitures de "harasses", ces châssis d'emballage pour la livraison de motos (jusqu'à sept scieries travaillaient à celà) en passant par l'usinage d'obus, les Ets Cazenave n'ont cessé de se développer. L'une des innovations dont cet homme semble le plus fier est d'avoir créé le chariot monté sur pneumatiques (ci-dessous), mais dans ses mémoires, il n'a pas un mot pour évoquer la construction de motos. Selon Moto Revue, c'est Guy son fils aîné qui avait la charge de cette production.
Après des débuts plutôt difficiles, Louis Cazenave présente au début des années 20 sa première moto légère (très), équipée d'un moteur SICAM apparu vers 1921. (La SICAM = Société Industrielle de Construction d'Automobiles et de Moteurs exploite les brevets de Marcel Violet). Dans un ancien numéro du Motocyclettiste, le 19, du Printemps 1980, Philippe Jacquier a communiqué le fruit de ses recherches dans les ateliers de la marque auxquels il a eu accès à Belin. Quelques plaques photo négatives en mauvais état lui ont permis de connaître un peu mieux la production motocycliste de Cazenave. Outre la SICAM, il y eut une plus moderne machine avec fourche à parallélogramme (moteur ?) ainsi qu'une 100 ou 125 à moteur Chaise deux-temps. Une 175 à moteur Moussard semble avoir été la plus grosse cylindrée de l'entre deux-guerres, probablement en 1928. C'est celle dont Philippe Jacquier a retrouvé une illustration publiée dans le Motocyclettiste et elle est semblable à celle qu'Olivier a shootée à Saintes.
Un décor de réservoir Gnome-Rhône auquel aucun objectif d'appareil photo ne peut résister.
Un engin qui fut familier de nos villes et villages, le triporteur Peugeot (et pas TRIMOTEUR comme on le voit parfois écrit dans les gazettes dites spécialisées). Un trimoteur, c'est un avion comme le Dewoitine D338 ou le Junker Ju 52, celui en tôle ondulée.
Belle restauration d'une Soyer au superbe et fragile carter primaire en alliage.
Reconstitution évocatrice d'un atelier de mécanique auto et moto des années 30, mais je ne suis pas sûr que la pompe à huile rouge sur roulettes soit en phase avec l'époque. Sujet à éclaircir...
Un bel accessoire qui a dû faire envie à Olivier, lui qui récupère toute lanterne, feu de position, phare pour en faire un lampadaire, un lustre, une lampe de chevet. Celui-ci était tentant mais... pas à vendre !
On retrouve les "recyclages" d'Olivier sur http://lampygores.wordpress.com/ . Ceux de sa compagne qui, elle, donne dans les bijoux et horloges, toujours confectionnés avec des objets récupérés en brocante et détournés de leur fonction originelle, se trouvent sur http://sylolbijoux.wordpress.com/ . Le pendentif ci-dessus devrait évoquer quelque chose chez un mécanicien tandis que la bague ci-dessous est plus mystérieuse, quoique pas trop éloignée de la mécanique, du moins pour moitié. 100 000 sucettes à qui donnera sa composition.
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