Lettre d'un lecteur à la revue Motocycles et Scooters en avril 1948 (n° 10).
"Né en 1884, ma première moto, une Terrot 3 HP, achetée en 1902 chez M. Barnato, agent à cette époque de la marque à Nice, au prix de 1 000 F (or). Ici, pas question de fourche à ressort, pas de magnéto pour l'allumage du "trembleur", un accu placé au milieu du réservoir d'essence et, à chaque sortie, brûlures au pantalon et à quelque part aussi.
Ah ! ces démarrages en sautant en selle à la volte, ces moyennes ! Quand tout marchait bien, j'arrivais à taper dans la journée mes 25 kms.
En 1904, une autre Terrot (plus moderne), mais de moindre cylindrée; celle-ci comportait déjà un débrayage, une double poulie ramenait la courroie plate dans la poulie folle avec une sorte de balladeur d'usine. Des innombrables randonnées en plaine me permirent d'aimer le sport, car cet engin refusait la moindre montée. Néanmoins il me permit, par beau temps, de réaliser quelquefois mes 50 kms dans la journée.
De retour de mon service militaire, je fis, en 1912, acquisition d'une 2 HP 1/2 Alcyon. Cette superbe machine comportait déjà fourche à ressort, magnéto, débrayage, poulie extensible, etc. Elle me permettait de réaliser Nice-Marseille dans la journée qui commençait généralement à 5 heures du matin. Jamais de grosses pannes, jamais d'accidents.
Mon coucou est vieux et fatigué, je voudrais bien le remplacer, mais les prix vont presque aussi vite que la mécanique. J'attends de trouver une bonne et honnête occasion pour continuer à admirer un paysage toujours divers, toujours nouveau, toujours captivant et respirer à volonté librement l'air pur, sans passer par le ravitaillement général.
M. Vérouy, Nice ".
En 1902, M. Vérouy avait le choix entre trois modèles chez Terrot : la n° 1 ci-dessus, une bicyclette à laquelle on a ajouté un moteur; la n° 3 ci-dessous, déjà plus élaborée, plus 'moto'. On ignore encore à ce jour à quoi ressemblait la n° 2. Aucun exemplaire ne semble avoir survécu des machines de l'année 1902.