Aujourd'hui, le métier de champion motocycliste s'apprend tôt, surtout chez les Américains. Mais il se pourrait que notre Jojo national ait pris les devants. D'autres "enfants motards" ont existé et Moto Revue en compte plusieurs dans un numéro de 1937. Tous sont montés sur des machines à leur taille construites par leur géniteur. Cependant, hormis Toto Marnay, peu auront la carrière des jumeaux Monneret qui se font connaître à quelques semaines de l'article de Moto Revue qui a peut-être "énervé" Georges Monneret car ses rejetons n'étaient pas cités. D'emblée, Pierre et Jean se distinguent par leurs motos qui ne sont pas taillées sur mesure comme on l'a vu écrit, ce sont des M.R. (Mandille et Roux) à moteurs Sachs 98 cm3. À plusieurs reprises, ils démontrèrent leur précoce talent sur piste comme en témoignent ces photos d'amateurs et une photo de Presse. EN ATTENDANT LA SUITE DES AVENTURES DU PÈRE...
1937 : Jean au pied de la terrasse de La Potinière, le restaurant de l'autodrome de Montlhéry. Sa machine est le modèle Passe-Partout D2 sans kick-starter et à deux vitesses répondant à la définition "Vélomoteur" selon la loi : sans permis, sans immatriculation, sans limite d'âge (!).
Toujours à Montlhéry autour du restaurant, Pierre est sur une machine identique à celle de Jean. C'est l'A.G.A.C.I. (Amicale Générale Automobile des Coureurs Indépendants), club destiné à promouvoir le pilotage automobile, qui a organisé une journée sur le routier avec les jeunes Monneret en "vedettes américaines". Ils seront présentés par René Dreyfus, le "millionnaire" du Fonds de course remporté avec sa Delahaye. On les revoit le dimanche 26 septembre 1937 à la course de la Côte Lapize où "ils luttent sur toute la longueur du parcours" nous apprend Moto Revue qui ajoute : "Malheureusement des ennuis de carburation leur ôtèrent tout espoir de pulvériser le record de leur père...).
Autant Jean, à gauche, a l'air "souple et décontracté", autant Pierre est sérieux et concentré comme le vrai "pro" qu'il deviendra 10 ans plus tard (ces jumeaux sont nés en 1921).
Pierre à pleins gaz sur le routier, probablement au départ à la Côte Lapize, comme sur la photo précédente. À moins qu'il ne s'agisse de Jean ?
Quelques années plus tard (en 1945 selon la légende manuscrite suivie d'un "?" au dos de la photo), les tenues sont devenues plus motocyclistes pour une exhibition sur la piste du Parc des Princes. Dotées de roues plus grandes les machines sont toujours des M.R. mais du Type D1 à bloc-moteur Sachs 98 sans kick et deux vitesses. Prix en 1938 : 3100 F. Disponible en option, le kick augmentait la facture de 350 F.