Robert Guédiguian, cinéaste, producteur et tout ce qui va avec est né Marseillais un 3 décembre. C'est donc un Sagittaire, moitié-homme moitié-cheval et donc moitié-motard. Dans le supplément magazine du quotidien Le Monde (16 février), il a fait ses confidences sur le sujet. Sa passion a démarré sous de mauvais auspices, mais heureusement pour lui (et pour nous) il a rétabli la situation en beauté, tout son œuvre est là pour le prouver... Pour une fois que Le Monde fait une place à la moto, on n'allait pas rater ça ! On l'écoute, parlant à Jérôme Badie :
"Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours voulu posséder cette moto BMW 50/2 de 1961. Déjà, lorsque j'avais 6 ou 7 ans, elle m'impressionnait. C'était l'engin des policiers, que l'on appelait "les anges de la route". Ils portaient d'épaisses vestes en cuir et, bien que je n'aie jamais voulu travaillé dans la police, je dois dire que leur uniforme, leur casque blanc vissé sur la tête et leurs bottes noires sous le genou me plaisaient beaucoup. J'aimais la tenue très droite que cette moto impose. J'en aimais aussi le bruit, celui d'un moteur quatre-temps régulier, rond, mécanique, très grave, comme le son d'un tam-tam. Dès que je voyais une moto de ce type dans la rue, je m'approchais pour vérifier si je pouvais poser les pieds par terre. A 15 ans, je n'avais toujours pas la taille requise, j'étais désespéré. Heureusement, j'ai pris 20 centimètres l'année d'après. Mon père était adepte des deux-roues et je voulais certainement lui ressembler un peu. Ma mère, bien qu'inquiète, a concédé que, si j'obtenais mon baccalauréat, je pourrais enfin l'avoir. Mon diplôme en poche en 1971, j'ai travaillé pendant les quatre mois d'été en tant que manoeuvre dans une entreprise de maçonnerie, économisant pour pouvoir me l'offrir. Mon ami Gérard Meylan - qui joue dans tous mes films - m'a amené sur son vélomoteur pour la récupérer, puis on a roulé pendant des heures sans casque, les cheveux - longs - au vent, avant de rejoindre le bord de mer. Dans ces années-là, ma moto me servait aussi d'objet de séduction. Lorsque l'on roule à deux, on est serré l'un contre l'autre, il faut synchroniser ses mouvements. Je me souviens parfaitement de l'une des premières balades que j'ai faites avec Ariane Ascaride [l'actrice, épouse de Robert Guédiguian, ndlr]. Mais aussi de de nos Paris-Marseille à la sortie du théâtre. Ariane et moi sentions alors les odeurs du Midi à mesure que la nuit s'écoulait. Je possède toujours cette moto. Lorsque je suis dessus, je ressens de l'allégresse et de la légèreté. Je retrouve mes 18 ans. J'ai l'impression que rien ne peut m'atteindre, que je suis en sécurité. Et puis, elle incarne ma vie : je préfère être en action, dans le mouvement plutôt que dans la contemplation." Propos recueillis par Jérôme Badie
Une 'tite photo au cas (fort improbable) où vous ne sauriez pas à quoi ressemble une Serie2... (elle accompagnait une annonce sur le vouèbe en 2011. Elle était proposée à 4500 euros. Elle ne doit plus y être... Le portrait de R. Guédiguian ci-dessus est de Agat Film & Cie).
ET MAINTENANT, MOQUONS-NOUS DE NOS SEMBLABLES
Les 10 principales raisons pour lesquelles un motard en Harley ne répond pas à votre salut sur la route
10 – Il a peur que ça fasse sauter sa garantie
9 – Son blouson et la ferraille qu'il a dessus sont trop lourds pour lever le bras
8 – Il refuse de saluer quelqu’un dont la bécane est entièrement payée
7 – Il a peur que s'il le lâche le guidon les vibrations le démolissent
6 – Il a peur que le vent arrache les croûtes de ses nouveaux tatouages
5 - Il est en colère parce qu’il a dû prendre un nouveau crédit pour payer la taxe de luxe sur sa nouvelle Harley
4 – Furieux parce qu’en lisant les petits caractères de son manuel il a découvert que Honda possède une partie de Harley.
3 – Il ne sait pas si « l’autre » le salue ou s’il se gratte l'oreille comme tout un chacun.
2 – Il se rappelle que la dernière fois qu’un Harleyiste a répondu à un salut, il s’est planté la main sur son casque à pointe.
1 – Il sont trop fatigués par les heures passées à astiquer des tas de chromes pour pouvoir encore lever le bras.
Texte d'origine américaine, traduit avec l'aide efficace et bienvenue de François-Arsène.