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Lurquin-Coudert 1913 : 5 ème partie

En l'absence de catalogues directement émis par le(s) constructeur(s) pour l'année 1913, il nous faut naviguer à vue à l'aide des publicités diverses et textes de présentation diffusés dans la presse de l'époque. Heureusement ces documents sont relativement nombreux au point que la difficulté est de les replacer dans l'ordre chronologique. Ce qui saute immédiatement aux yeux, c'est l'énorme différence d'une année sur l'autre entre, non seulement les modèles, mais la technique dont ils témoignent. On constate un tel pas en avant qu'on pourrait se croire en présence de deux marques différentes. Autre possibilité : L & C ont fait appel à un motoriste étranger comme l'ont fait, à la même époque, Automoto (moteurs Moser) ; la Française-Diamant ou encore l'éphémère Debeaune qui n'était rien d'autre qu'une Frera italienne rebaptisée. De fait, les nouveaux moteurs L & C pourraient appartenir à l'école italienne, voire britannique. La guerre qui emportera tant de constructeurs européens et de motoristes ne permettra pas de les identifier plus précisément.  

L'hypothèse n'est peut-être pas si hasardeuse que ça et se trouverait renforcée par une phrase sybilline de La Revue Automobile qui, en 1913, écrivait dans sa présentation (photo ci-dessous) de la nouvelle Lurquin-Coudert : "... ses fondateurs, mécaniciens professionnels viennent de reprendre la maison qui pendant quelques temps était passée en d'autres mains, et cette rentrée en fonctions coïncide avec un regain de perfectionnements qui vont faire des types actuellement en chantiers des machines ultra-modernes". La vie de l'entreprise Lurquin-Coudert a donc incontestablement connu un nouvel épisode tourmenté, mais nous n'en saurons pas plus et il faut nous contenter de ces quelques indications. 

1913 Lur bicyl profil211

Sur deux pages et avec quatre photos, La Revue Automobile décrit les nouvelles Lurquin & Coudert et surtout la bicylindre en V de 750 cm3 (72 mm d'alésage x 90 x 2) sans aucune filiation avec les modèles antérieurs. Sur ce moteur "sorti de nulle part", la distribution est assurée par des soupapes latérales attaquées par des linguets sous un carter protecteur renfermant également les arbres à cames. Logée à l'avant du cadre, la magnéto Bosch blindée est entraînée par une chaîne sous carter. Sans aucune ascendance connue, la fourche avant est du type à parallélogramme avec ressort central. Frein avant sur jante, frein arrière à double spire sur le moyeu commandé par pédale au pied droit. Dans le texte de La Revue Automobile, il est fait mention d'un changement de vitesse à deux rapports et point mort de la marque NSU, un accessoire également monté chez d'autres contructeurs.   

1913 Lur bicyl moteur212

Encore une énigme proposée par cette vue du moteur en gros plan qui laisse bien visible une marque venue de fonderie : GLORIA, mention portée aussi sur le carter de magnéto. C'est sous ce nom que l'on trouve les L & C dans les catalogues de généralistes comme "Raynal" (ci-dessous) tandis que dans les annonces de la presse spécialisée on les trouve indifféremment sous la marque Lurquin-Coudert, Gloria ou encore Perfection. Dans le dernier cas, il est indiqué qu'il s'agit d'une production des Ets A.N. Lotteau Frères !1913 Lur Gloria131

La page consacrée à Gloria dans le catalogue Raynal avec ci-dessous l'agrandissement de la machine seule. Le moteur de cette monocylindre reprend les mêmes cotes que le bicylindre. La fourche est du classique type "Druid" avec deux ressorts latéraux mais ne sera pas conservée sur les modèles ultérieurs.

1913 Lur Gloria Gros pla132

Le pédalier de taille réduite n'est présent que pour la mise en route du moteur qui se fait machine à l'arrêt reposant sur la béquille arrière. D'où la nécessité d'un embrayage, voire d'un changement de vitesse que l'on retrouve effectivement en sortie-moteur (2ème photo ci-dessous). 

1913 Lur mono laté droit209

Un moteur moderne qui respire la robustesse : d'un seul coup, Lurquin-Coudert arrive au niveau des meilleures réalisations françaises telles René Gillet, Terrot, etc. Évidemment, revers de la médaille, les prix sont plus élevés que ceux de la moyenne nationale et frôlent ceux des machines d'importation. 

1913 Lur mono laté goche210

Le changement de vitesses NSU se commande par une pédale à trois positions : en avant à fond = première vitesse ; en arrière à fond = seconde vitesse. Entre les deux = débrayage/point mort. Un cliquet permet de rester sur chacune de ces positions.

1913 Lur CAI470

Quelques annonces publicitaires collectées dans la Presse de l'année 1913. Comme on voit...

1913 08 1913 Lur Gloria098

... toutes les versions sont "interchangeables".

1914 02 1914 Lur Gloria097

 

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R
Une photo -couleur ! - d'une Lurquin Coudert, là :<br /> <br /> http://motorbike-search-engine.co.uk/classic_bikes/misc-classics-l-o.php<br /> <br /> JR<br /> <br /> PS. Content de voir que tu vas mieux.
Répondre
Z
<br /> <br /> Un dernier article présentera toutes les L-Coudert visibles sur le ouèbe et récoltées par J-L Lamouroux. Quelques unes sont assez surprenantes... Patience !<br /> <br /> <br /> <br />