"Dans la nature, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" (Lavoisier, chimiste 1743-1794). Formule scientifique une fois de plus vérifiée puisque le dossier que j'avais préparé en vue des articles sur la moto 1914-1918, dossier devenu introuvable au moment où j'en avais le plus besoin, ce dossier a refait surface ! Mais il ne s'est heureusement pas "transformé". Voici donc quelques unes des photos que vous auriez dû trouver au fil des quatre articles. Malins comme vous êtes, je sais que vous allez les replacer dans leur contexte sans mal...
MACHINES FRANÇAISES
Lorsqu'on voit ce qu'une Peugeot (5 ou 7 HP à soupapes automatiques) pouvait endurer à l'armée, on comprend mieux que certaines aient failli à leur tâche ! Dans son catalogue, Peugeot déclinait toute responsabilité en cas de rupture de cadre si ces motos étaient attelées (sic).
Estafette sur Peugeot bicylindre tentant d'illustrer le mot d'ordre de l'armée française depuis 1870 : "Garder l'œil fixé sur la ligne bleue des Vosges". À moins qu'il ne s'agisse de localiser le fameux objectif "à gauche, à deux doigts de l'arbre en boule" connu de tous les artilleurs...
Encore une Peugeot bicylindre aux mains d'un pilote précautionneux : courroie de rechange enroulée sur le guidon et chambre à air en sautoir.
ÉTATS-UNIS
Les fils de l'Oncle Sam sur une Harley se font tirer le portrait comme tous les bidasses du monde. Le tan-sad (suspendu) est un accessoire peu courant sur une machine militaire.
Pendant que l'Américain lave son attelage Indian, les soldats français surveillent leur cheval : deux façons de mener une guerre moderne.
Objet de curiosité pour les populations françaises : le sidecar Indian ou l'Américain venu de l'autre côté de l'Océan ? (Photo officielle du 'Signal Corps', comme la précédente).
Le side-ambulance, un classique inépuisable de toutes les armées du monde, sans doute ici au cours de manœuvres (Indian).
D'après la légende de cette photo, il s'agirait d'une estafette belge (si quelqu'un a des lueurs sur l'uniforme belge de ces années...). L'intéressant est qu'il s'agit d'une Indian dotée d'un accessoire très rare sous forme d'un démarreur électrique qui s'actionnait au moyen de la couronne dentée visible devant le pied du pilote. Trop gourmand en électricité, ce démarreur, sans doute le premier au monde sur une moto, fut rapidement abandonné.
GRANDE-BRETAGNE
Pilote britannique en position de "recherche de vitesse" sur une Douglas. Les vêtements des deux gamins à l'arrière-plan semblent indiquer que la photo a été prise "at home".
La moto est une Douglas avec l'équipement militaire britannique : sacoches en cuir sous le porte-bagages et mallette, mais le pilote est bien français.
Malgré l'absence de couleur, on voit que le drapeau fixé au garde-boue avant est le nôtre. La présence d'un "fond" en tissu et d'un arbre font penser à un studio de photographe ambulant. Il aurait emprunté une Douglas et tout militaire pouvait ainsi faire figure d'estafette venue du front comme en témoigne le bouclier maculé devant les cylindres du flat-twin longitudinal. En contraste avec l'uniforme impeccable du personnage.
"Je suis désolé, Mamz'elle, mais je ne peux pas vous emmener faire un tour à moto, cette machine est une propriété du gouvernement". Carte postale. L'officier est anglais, de même que sa machine (une Douglas ?)
Encore une Douglas, reconnaissable à son volant, et soumise à rude épreuve par quatre Britons en service "Quelque part en France".
Une BSA de vaguemestre sur cette photo peut-être postérieure à la guerre de 14. Elle montre néanmoins que les motos "étrangères" furent utilisées jusqu'à épuisement... mécanique.
Un pilote de Triumph qui ne supportait pas le soleil de face et une belle ombre portée du photographe immortalisé par défaut.
Peu d'exemplaires de BSA furent en usage en France, ce qui explique peut-être qu'elles ont presque toutes conservé leur livrée civile d'origine.
Le Royal Flying Corps britannique était doté de 500 latérales P & M (Phelon & Moore qui allait devenir Panther. Cet officier bénéficie de l'un des 135 exemplaires qui opérèrent en France.
Pas le temps de se décrotter avant de passer devant l'objectif, mais la photo n'en est que plus "parlante". La magnéto de la Triumph est une encore une Bosch (allemande, montage transversal) qui sera remplacée plus tard par une Dixie américaine (montage longitudinal).
BELGIQUE
Tout est dit dans la légende sur cette carte postale en couleur. Tout, sauf qu'il s'agit d'une moto 4 cylindres F.N. Mais vous le saviez déjà...
Il est probable que dans l'action cette autre F.N. monocylindre était plus appréciée malgré sa plaque d'immatriculation démesurée (On remarque la mention encore optimiste : Guerre de 1914-15).
ALLEMAGNE - AUTRICHE HONGRIE
Prise de guerre ou réquisition de ce sidecar NSU d'une marque déjà bien implantée en France avant les hostilités.
Nul besoin d'en dire plus sur cette carte allemande datée d'avril 1916.
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