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De C.P. à C.P. en passant par Roléo

Dans le catalogue Saint-Martin-Automobiles de 1929 qui est notre guide alphabétique figure la marque C.P. Roléo avec une production de 12 modèles différents en 2 et 4 temps. On va donc voir ça de plus près en commençant par... la fin !

(P.S. à l'attention de ceux qui nous lisent régulièrement : la coquine Eve qui a présenté si plaisamment     les précédentes livraisons de cette série Saint-Martin-Automobiles ayant retrouvé une photo plus ancienne d'elle-même la dédie à ses admirateurs. Nombreux à en croire vos commentaires...)

1929 st martin bébé 2905 

Le 27 mai 1933, on pouvait lire dans Moto Revue les lignes suivantes : « 1° Couegnas ; 2° Piault, tous deux sans domicile connu, ayant exploité ensemble sous la dénomination Établissement P.- L. Roleo un fonds de commerce de motocyclettes et pièces détachées, sis à Courbevoie (Seine), 58 boulevard de Verdun. Ouverture ; ce jour. M. Laroudie, juge commissaire. M. Coutant, syndic provisoire, 19, rue Mazarine. (N° 46337 du greffe) ». Cet entrefilet figurait sous le titre « FAILLITES », titre au pluriel car ce texte était accompagné d’un autre du même genre et concernant… Jonghi !

Jonghi allait renaître sous une autre forme, mais C.P. Roleo disparaissait définitivement sur ce lamentable baisser de rideau après huit ans d’une aventure aussi météorique que brillante.

Née en 1925 de l’association de MM. Couégnas et Poisson, la C.P. se distingue pour la première fois à la Coupe de l’Armistice. Dans cette épreuve routière disputée le… 11 novembre sont engagées 3 machines en trois cylindrées différentes, toutes équipées de moteurs deux-temps B & C. (Béchir et Collin). Une 125 est pilotée par Renaud qui méritera une médaille d’or pour sa performance. Poisson, sans doute l’associé de Couégnas ou un parent, est sur une 175 (60 x 61) et une 350 (72 x 85) est aux mains de Laumonier. Tous deux terminent la compétition sans pénalisation mais aussi sans distinction particulière. Cette Coupe fournissait un grand nombre de premiers ex-æquo départagés par un chronométrage dans la redoutable côte de Lévy-Saint-Nom. La saison 1925 des C.P. se termine par une deuxième place de Renaud en 125 à la course de côte de Gometz-le-Châtel (22 novembre).

1925 CP Roleo Cyclecars 898La première photo connue d'une C.P. à moteur Béchir & Collin immatriculée dans la région Pas de Calais-Somme-Oise. La transmission finale est à courroie et deux freins agissent sur la poulie-jante arrière, commandés l'un au pied, l'autre à la main. 

Une longue description accompagnée de photos (ci-dessus) est publiée dans la revue Cyclecars & Voiturettes. Elle nous informe que les C.P. sont munies de magnétos Marelli, de carburateurs Longuemare et de boîtes Staub à 2 ou 3 vitesses selon la cylindrée. La revue ne mentionne pas de 125 dans ce programme où, par contre, figure un modèle Sport dans une cylindrée non précisée (350 ?) et qui comporte deux échappements, des freins « à segments extensibles,1925 CP Roleo cadre dess Cyclecars avant et arrière », ainsi qu’une transmission chaîne-chaîne. Plus loin, on apprend que le moteur "Sport" possède "des lumières de dimensions plus grandes que le modèle tourisme". Cependant l’essentiel dans cette description, qui pourrait être celle de dizaines d’autres machines, réside dans la partie-cycle. Celle-ci, est formée d'un véritable châssis car « suivant l’exemple donné par l’industrie allemande, écrit Cyclecars & Voiturettes, ses constructeurs ont abandonné délibérement le tube pour adopter la tôle emboutie ». Sur ce sujet, le dessin qui illustre l’article est parfaitement clair (ci-contre). Un caisson en tôle de 2 mm d'épaisseur contenant le réservoir (12 ou 14 litres selon la cylindrée) et intégrant la colonne de direction se prolonge en droite ligne et se divise jusqu'à l'axe de roue arrière. Des haubans, également en tôle emboutie, soutiennent le moteur et d'autres renforcent la fourche arrière. Un tube soudé dans le hauban semi-vertical arrière reçoit une potence qui soutient le selle. Un autre montage a existé dans lequel la selle était fixée par son bec (on le retrouvera sur les C.P. ultimes versions). La fourche de type Druid est également en éléments emboutis en U. Cette architecture générale sera celle de toutes les C.P. ou C.P. Roleo ou C.P. (!) malgré l'existence mouvementée que connaîtra la marque, révélée par ses adresses successives. 

 1924 SIC990

La construction allemande du début des années 20 est riche de machines utilisant un châssis-caisson-poutre englobant le réservoir (Mars, Böhme, Ammon et autres Bekamo), mais toutes utilisaient du tube pour la partie basse de leur partie-cycle. Avec la S.I.C. (ci-contre) on est au plus près de notre française, et il se trouve que cette 175 à moteur DKW fut brièvement proposée en France en 1924 soit un an avant la C.P. Mais elle est construite avec des éléments préalablement emboutis puis assemblés par boulonnage et non par soudure. L'une est issue d'un travail de chaudronnerie alors que l'autre dépend de presses dont seule une usine importante pouvait disposer. Le moteur de la S.I.C. provenant d'Allemagne, il est probable que toute la machine était de même origine (jusqu'à la typique plaque d'immatriculation). Mais à ce jour, nulle trace n'en a été mise à jour, y compris après consultation du Tragatsch, la "bible" des marques d'Outre-Rhin.

1926 : L'ANNÉE RENAUD

Continuant à se distinguer, Renaud démarre la saison suivante par deux victoires. Il grimpe à 50,625 km/h la côte d'Argenteuil (7 mars) établissant ainsi le record de la catégorie 125 malgré la pluie. Nouvelle côte le 11 avril à Château-Thierry et record des 125 battu avec 44,334 km/h. Des chiffres qui, certes, paraissent modestes, sauf qu'ils sont le fait d'un deux-temps à courroie et sur des terrains connus pour leur déplorable état. Sans plus de précision, on peut supposer que ces 125 étaient motorisées par des Béchir & Collin qui vont faire place à des Harrissard dont le fleuron, un 350 bicylindre permet un superbe exploit à Renaud, toujours lui. À la moyenne de 61 km/h, il remporte la catégorie 350 au Bol d'Or et la 5ème place au classement général, n'étant précédé que par des 500, toutes culbutées, soit deux Sunbeam, une Gnome-Rhône et une Norton. La Sunbeam du vainqueur a gagné à 68 km de moyenne.

1926-CP-Roleo-first-PUB-MR-1-juin.jpgDans le même numéro de Moto Revue relatant le Bol d'or paraissait cette demi-page publicitaire où figure une première adresse des établissements C.P. Les références aux victoires à Argenteuil et Château-Thierry sont de 1926 et pour faire nombre sont ajoutés les résultats de l'année précédente à la Coupe de l'Armistice. 

1926-CP-Roleo-Bol-d-or882.jpgVisage marqué par l'épreuve, Renaud qui vient de tourner seul en selle, rappelons-le, durant 1459 kms, n'a pas vraiment le cœur à sourire au photographe... Il est probable que dans l'assistance figurent les associés de l'entreprise C.P. car le chapeau mou (à droite et à gauche) ne fait pas normalement partie des attributs d'un mécanicien. 

1926-CP-Roleo-Bol-n-210-La-Moto-912.jpgDisposer d'une bonne mécanique pour gagner est indispensable, mais il n'est pas interdit de s'attirer les bonnes grâces des dieux quels qu'ils soient. C'est pourquoi Renaud s'était muni de la main de Fatma censée protéger du mauvais œil, en l'occurence protéger sa C.P. dont le garde-boue avant s'orne du fameux symbole. Il fut un temps où Moto Revue imprimait à l'intérieur de ses deux couvertures une série de mains de Fatma au format timbre-poste. En collant l'un de ces "timbres" sur l'enveloppe adressée au service de renseignements de la revue, on augmentait ses chances d'obtenir une réponse plus rapide. Accessoirement, on achetait un second exemplaire de Moto Revue pour garder une collection intacte... 

1926-CP-Roleo-Bol-d-or-profil.jpgAvec son deux-temps, la gagnante du Bol offre une silhouette extrêment dépouillée, d'autant plus que tout appareil d'éclairage en est absent. Obligatoire durant les heures de nuit, le démontage de cet "accessoire" le reste du temps était accepté par le réglement. Dans le cas présent, on s'interroge sur la source électrique qui l'alimentait : batterie à remplacer régulièrement ? Dynamo amovible ?

1926-CP-Roleo-Bol-carburateur.jpgAvec un carter protecteur sur la chaîne de commande de la magnéto et un carburateur un peu moins gros, la 350 C.P. de M. Tout-le-Monde ne devait pas être très différente de celle du Bol d'or. Si toutefois le modèle fut réellement commercialisée, ce dont on peut douter car elle ne figure dans aucune publicité de l'époque et les catalogues C.P. sont comme le fond du puits chez Charlie Chan le célèbre détective chinois : "Difficiles à atteindre"... 

1927 CP Roleo HarrissardC'est probablement l'illustration la plus connue du 350 Harrissard bicylindre. On y distingue le montage de l'accouplement de deux 175. Au centre, un carter à plan de joint horizontal fermé de part et d'autre par des couvercles à plans de joints verticaux. Mécanique robuste et performante, le Harrissard remporta aussi quelques beaux succès chez les cyclecaristes en 350 ou 500. 

1926-CP-Roleo-Bol-3-4-Avant.jpgAprès Cyclecars & Voiturettes, c'est la revue La Moto qui a accordé la plus grande place à C.P. dans ses pages. On ne saura jamais vraiment pourquoi Moto Revue n'a pas manifesté le même intérêt. Sauf à supposer un rapport direct avec la trop grande rareté des annonces publicitaires de la marque dans la revue rouge... 

1926-CP-Roleo-pub-La-Moto-210.jpgLa 350 "Sport" de 1925 équipée du Béchir & Collin est devenue "Super-Sport" en changeant de motorisation mais elle justifie cette promotion grâce au bicylindre Harrissard. D'une puissance normale de 9 ch à 3000 tours/minute, celui-ci devait gagner un peu de vigueur avec des pistons en alliage léger qui, sur demande, pouvaient remplacer ceux en fonte. Le reste de la gamme Harrissard se composait d'un 175 et d'un 250 monocylindres, d'un autre 250 bicylindre puis des 350 et 500 également à deux cylindres. En 500, Harrissard annonçait 12 ch pour un poids de 35 kg.

Après sa victoire au Bol, Renaud continue de "compétitionner" avec plus ou moins de bonheur. Le 4 juillet, il est 7ème au Circuit de Gattières (près de Nice). Du 15 au 22 août, il prend la route du Paris - les Pyrénées - Paris, véritable marathon de 1459 kms à travers la France avec le Massif-Central en hors d'œuvre avant les cols pyrénéens. Renaud s'est présenté au départ couvert de pansements aux mains et sur le corps car il a été blessé la veille dans une collision avec un camion ! Victime ensuite de multiples crevaisons, il terminera néanmoins et se classe 7ème des 350. À peine un mois plus tard, le 25 septembre, il est à Montlhéry pour le Grand Prix du Motocycle Club de France. Bonne à tout, la C.P. le mène à la 3ème place des 350 à 88,7 km de moyenne.

1926 CP Roleo page pub917  La Coupe de l'Armistice voit deux C.P. à l'arrivée dont celle d'un amateur qui récolte une médaille d'or sans que les revues ne donnent son nom ni la catégorie dans laquelle il courait. De son côté, Renaud est 2ème en 500, sans pénalité mais battu dans l'habituelle épreuve de départage de la côte de Levy-Saint-Nom. Il termine l'année sur une victoire en sidecar 1000 à la côte de Gometz-le-Châtel

1927 : C.P. DEVIENT  C.P. ROLÉO 

Depuis sa naissance, C.P. n'a encore jamais exposé au Salon de Paris ce qui rendait impossible la description de sa production commerciale durant ces années. Au vu des machines survivantes, au vu des catalogues qui brillent par leur absence, celle-ci devait être confidentielle, mais comme nul n'est à l'abri d'une bonne surprise, il n'est pas interdit de garder l'espoir... Fin 1926, début 1927 la marque C.P. devient C.P. Roléo par suite de l'arrivée d'un nouvel associé, les Ets Rollet & Cie, spécialisé dans l'importation de...1927-CP-Roleo-pub-ROLEO.jpgLes annonces publicitaires qui suivent l'arrivée de Rollet montrent bien que si "C.P. Roléo" reste bien une marque, elle est sous la direction des Ets Rollet. Tout au long de l'année se déroulera à travers ces annonces une gué-guerre des "chefs" dont les noms seront plus ou moins mis en valeur au gré des parutions.

... pièces détachées et accessoires britanniques (Selon B. Salvat, in "Dictionnaire des 600 marques de Paris et de la Seine"). Ceci donne un élan sur le plan économique à la marque qui va s'installer au 64, rue de la Folie-Méricourt à Paris 11ème. Une publicité témoigne du changement dans Moto Revue du 15 février qui publie  - coïncidence - une page entière à la gloire de C.P. Roléo dans laquelle on n'apprend guère de nouveau car il y est détaillé la construction du châssis à longueur de colonnes. L'illustration est confiée au dessin de ce châssis déja vu dans Cyclecars & Voiturettes. C'est le même cliché, calqué puis inversé gauche-droite et "ombré" différemment. Plus intéressante est la seconde illustration. C'est une photo d'une 125 dont on peut penser qu'elle est équipée d'un moteur deux-temps Pauvert, car, comme on l'apprendra au moment du Salon de Paris, C.P. Roléo a abandonné Harrissard au1927 CP Roleo 350 2 carbus profit de Pauvert en deux-temps ("rotatif" est-il précisé) et de L.M.P. culbuté en quatre-temps. Dans la première des épreuves de tourisme de 1927, Paris-Nice des 4-5 mars, Renaud utilisait un 350 Harrissard qui lui a valu une première place avec médaille d'or. Pour la petite histoire, il faut préciser qu'il était ex-æquo avec 14 autres concurrents dans la même catégorie.

Un rotatif venu d'où ?

On pourrait être mieux renseigné sur la machine qu'il utilise ensuite dans le Tourist Trophy Français (sic) si l'on connaissait la marque du moteur qui a retenu l'attention du dessinateur de Motocyclisme & Automobilisme. Dessin intéressant (ci-contre) mais rien dans la légende ni ailleurs n'indique de quel moteur il s'agit. L'épreuve en question n'avait rien à voir avec le T.T. mais elle est plutôt intéressante car il s'agissait durant 8 jours d'affilée (3-10 avril) de rouler chaque jour pendant 10 heures sur le 5 km de Montlhéry. Départ à 5 h du matin et arrivée, donc, à 15 h, ceci pour créer un spectacle propre à valoriser la pratique de la moto. Un minimum de kilomètrage devait être réalisé pour le classement, mais on en ignore les servitudes. Renaud a terminé 4ème en 350. Or, dans cette cylindrée, le Harrissard est bicylindre alors que le dessin représente manifestement un monocylindre. D'où l'énigme ! Était-ce un 250 Harrissard porté à 350 ou un Pauvert ? La seule certitude est qu'il s'agit d'un moteur à deux carburateurs dont l'un alimente directement le carter par l'intermédiaire d'un disque rotatif. L'avenir montrera que le choix de cette technique n'était pas accidentel.

ENFIN UN PROGRAMME

C'est encore Renaud qui est engagé dans les classiques épreuves d'endurance avec des résultats en dents de scie. Aux Trois Jours du Forez il est éliminé sur chute ce qui donne tout de même l'occasion à la marque de passer une demi-page de publicité dans Moto Revue, dramatisant l'évènement en termes énergiques : "La sottise d'un cycliste qui causa la chute de Renaud à 90 km à l'heure, lui fit perdre la 1re place ex-æquo dans la catégorie 350, le dernier jour de course au dernier tour, à 30 km seulement de la dernière arrivée, alors qu'il était SANS PÉNALISATION. Renaud est bien blessé, le compteur est en miettes, la pipe du carburateur est brisée, mais tout le reste de la moto en tôle emboutie est intact. Machine visible en nos ateliers"

Au Bol d'or disputé à Fontainebleau (4-5 juin), trois C.P. Roléo sont au départ dans trois cylindrées différentes. Bel effort de la part d'une marque française qui était loin d'avoir les moyens de certaines usines concurrentes... Renaud est 4ème en 250, Roudadoux termine 10ème en 350 et une 500 pilotée par Hémet aurait terminé l'épreuve selon une publicité sur une page entière dans Moto Revue... qui ne mentionne pas son nom dans les classements ! C.P. Roleo fait l'impasse dans Paris-les Pyrénées-Paris, peut-être trop absorbé par la préparation du Salon de Paris où est annoncé - enfin - un programme de fabrication assez détaillé avec, rappelons-le, un total bouleversement dans le choix des moteurs. On y remarque un nouveau motoriste du nom de L.P.L. qui, suite à une coquille typographique de Moto Revue (seule revue à le citer) pourrait tout simplement être le plus connu L.M.P. (Lalo, Mignonac & Poinsard, rue de la Pointe à Romainville). Voici donc, recopiée à l'identique, la production C.P. Roléo au Salon 1927 selon Moto Revue :

Type A : 175 cmc, 2 tps à 1 échapp. "L.P.L." à grand rendement, magnéto avance fixe, carbur. automatique à 1 manette, 3 vit., ch.-ch., 2 freins à tambour AR, cadre en tôle emboutie, pneus de 650 x 55. Prix 4 000 F

Type A Confort : Comme A, mais avec pneus confort - Prix 4 350 F

Type B : 250 cmc, 3 CV 1/2, Comme le Type A, sauf moteur L.P.L. - Prix : 4 235 F

Type B Confort : Comme B mais avec pneus confort. - Prix : 4 585 F 

Type C : 350 cmc., Pauvert à distributeur et à échappement (ndlr : 1 ?), magnéto avance variable, carbur. Amac à 2 manettes, 3 vit., ch.-ch., freins à tambour AV et AR, cadre en tôle emboutie, pneus de 650 x 65 - Prix : 5 550 F

Type C Confort : Comme C mais pneus confort - Prix : 5 960 F

Type Sport 4 temps : Moteur L.M.P. 4 tps à culbuteurs enfermés, 2 échappements, magnéto France avance variable,, carburat. Amac à 2 manettes, 3 vit., ch.-ch., freins à tambour AV et AR, cadre en tôle emboutie - M 1 : 250 cmc (65 mm x 85), pneus 650 x 65 - Prix : 5 800 F - M 2 : 350 cmc (71 mm x 88), pneus 700 x 80. Prix : 6 250 F - M 3 : 500 cmc (85 mm x 88), pneus 700 x 100. Prix 7 200 F.

1928 : UN PEU PLUS DE CLARTÉ

Il n'est pas utile de mémoriser ces données (plus ou moins fiable, insistons-y), car dès 1928 elles ont changé ainsi que le montre celles qui sont publiées dans une notice de graissage et entretien C.P. Roléo. Il s'agit apparemment du seul document jamais édité par la marque, du moins un document qui porte son nom. C'est dire s'il est précieux bien qu'il ne donne que peu de renseignements pratiques, en dehors de la fréquence du graissage et des points à surveiller pour ce faire. Étant donné la surabondance des mentions du pétrolier Kervoline dans chacune des 12 pages de ce document, on se demande s'il ne s'agit pas d'une notice Kervoline plutôt que d'une notice C.P. Roléo. Mais cette pratique publicitaire était courante à l'époque. Quoi qu'il en soit, concernant les 4 temps, la liste publiée par Moto Revue est conforme à celle de la notice à condition de changer les lettres M 1, M 2, M3 pour B 4, C 4, D 4.

1928-CP-Roleo-LMP-4-tps-BIS.jpgRare illustration "officielle" et d'époque d'une C.P. Roléo 350 illustrant la "notice Kervoline". La fourche semble légèrement recourbée vers l'avant, sans doute pour allonger l'empattement nécessaire au montage des nouveaux moteurs. Dans l'affirmative, ce serait l'une des rares, sinon la seule, modifications de la partie-cycle des C.P. Roléo durant toute leur existence.

1928-jack-Sport-5-L.M.P.991.jpgLe 500 L.M.P. se distingue par ses tiges de commande des culbuteurs enfermées sous des tubes séparés (photo d'une Jack Sport réalisée aux pluvieuses Coupes Moto légende 1994 (à Montlhéry, bien sûr !).

1929 L.M.P. dessin moteu979  1928 CP Roleo LMP points grai895 D'après les description diverses qui sont accessibles dans les catalogues de fournisseurs, les moteurs L.M.P. culbutés étaient disponibles en simple et double échappement dans toutes les cylindrées : 250, 350 et 500. Le 500 culbuté à gauche présente un espace rectangulaire de décantattion pour l'huile, excroissance visible sous le carter de distribution. Les premiers moteurs de ce genre n'avaient pas cette modification. Le boîtier marqué "Maglum" est un accessoire destiné à fournir l'éclairage dans le cas où la machine n'en est pas pourvue d'origine puisque phare et feu arrière n'étaient pas obligatoire de jour. À droite, photo de la notice du 250 culbuté indiquant le schéma de graissage du bas-moteur avec a & b = réglage par molette du débit d'huile contrôlé à l'aide du viseur v de la pompe. En c et r, entrée et retour d'huile. V = vis de vidange. Les culbuteurs sont lubrifiés par les vapeurs d'huile qui montent dans le tube protégeant leurs tiges de commandes.     

1928 CP Roleo LMP dessin896 1928 L.M.P. 350 tiges cu992Sur le moteur dessiné ci-dessus, on distingue l'amorce de la poche de décantation derrière le tube d'échappement.1928 L.M.P. moteur 350 culbu Les cames des 250 et 350 sont... ...montées sur un même arbre (côte à côte) avec un couple de pignons démultiplicateurs alors que sur le 500, chaque tige de commande de soupape à son pignon et sa came. On a donc trois pignons au total, celui de droite entrainant la magnéto. La notion de "culbuteurs enfermés" vantée dans la publicité est élastique, car en réalité une moitié seulement de ces pièces est à l'abri, ce que dévoile la photo ci-dessus sur laquelle a été retiré le couvercle du boîtier protecteur. Ressorts et queues de soupapes sont graissés à l'air du temps comme l'extrémité des culbuteurs.

(À suivre : les deux-temps et l'épopée Staub)

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T
Miam !!. Du cp roleo inedit . En tous cas inconnu pour moi. De quoi mettre un peu plus de chair sur les vieux os qui trainent au fond de mon garage!!
Répondre
Z
<br /> <br /> ... et ça n'est pas fini !<br /> <br /> <br /> <br />