Contrairement à ce que j'ai écrit dans mes premiers articles, Buchet a bien fait de la publicité sur ses productions dès ses débuts. Mais il ne la confiait pas à des supports de "vulgarisation" comme La Vie au Grand Air ou La Vie Illustrée, ni même à La Vie Automobile ou L'Automobile, des revues pourtant un peu plus spécialisées. C'est à une publication bi-mensuelle beaucoup plus "pointue" intitulée Le Chauffeur qu'il confiait ses annonces, lesquelles semblent n'avoir concerné que l'automobile. Elles parurent sur une demi-page de 1902 jusqu'à la mort brutale de Buchet en 1903. Sans aucune modification durant tout la période de leur publication, cette demi-page était illustrée par sa photo au volant d'une de ses voitures. On distingue le profil du mécanicien qui se tenait, selon l'usage, sur le côté, au pied du conducteur. Le Chauffeur, revue qui se voulait très technique pour l'époque, avait pris la suite de Le Technologique, créé en 1839 par Louis Lockert dont l'épouse, Juliette, continua son œuvre avant d'en interrompre la publication en 1907.
On connaissait l'implication de Buchet dans les véhicules terrestres et aériens (Santos-Dumont). Il faut aussi y ajouter un épisode maritime avec cette "motogodille" de 1904 qui n'est pas comme on pourrait croire un batteur à œufs d'autruche...
... preuve en est avec ces deux autres photos d'une barque ainsi motorisée et qui circulait en Seine...
... sans doute du côté de Levallois où se trouvaient installés les Ets Buchet... Cette "motogodille" a participé à la Coupe du Salon disputée en 1905 autour de l'Ile Saint-Germain (île-sœur de celle sur laquelle étaient établies les usines Renault).
Les surprises de l'histoire ne s'arrêtent pas là. Alors que j'étais en train de scanner, retoucher, recadrer les documents sur cette "motogodille", un mèle inattendu m'arrive, accompagné de photos représentant... la mécanique de cette machine pieusement conservée par un amateur averti ! ATTENTION : ne pas tenir compte des parties de textes barrées qui sont corrigées dans l'article suivant du 23 février 2013.
À l'exception de quelques canalisations ici et là, la pipe d'admission (très longue, voir 1ère photo en noir/blanc) et l'allumeur, rien ne paraît manquer. Du moins rien d'essentiel qui ne puisse se retrouver aujourd'hui pour ce classique Buchet. La culasse refroidie par eau (la moindre des choses) porte le culbuteur d'échappement avec la sortie sur le côté gauche, la bougie faisant pendant à droite. En dessous, sortie (ou entrée ?) de l'eau de refroidissement. En sortie-moteur, les pignons d'angle entraînaient l'arbre d'hélice qui se plaçait dans la douille du premier plan et dont l'extrémité, de ce côté, portait un troisième pignon. Le tuyau à droite devait apporter le lubrifiant à cet assemblage, en plus d'un graisseur vissant. À gauche, un court arbre recevait une manivelle de démarrage.
Photo de gauche : profil droit avec la soupape automatique d'admission en symétrie avec la bougie. En bas, à droite, la collerette de la pipe d'admission - Photo de droite : profil gauche et pompe à huile dite "coup de poing" avec niveau visible. La sortie d'échappement recevait une canalisation terminée par un silencieux fixé sur le tube contenant l'arbre d'hélice (voir 1ère photo en noir/blanc).
Le robuste "berceau" permettant de manœuvrer dans le plan horizontal ou vertical.
L'ensemble tel qu'il apparaissait à son "pilote" (allumage ici absent). La "barre" de direction recevait la pile d'allumage et le réservoir de carburant (voir 1ère photo en noir/blanc). Elle se boulonnait sur la petite plate-forme du premier plan. Le court levier en bas à droite devait servir à bloquer l'appareil en position "cruise control"...
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