MA MAXIMA CULPA pour avoir écrit dans mon dernier article que Sanglas avait monté un Yamaha 600 bicylindre dans les dernières années de sa production. Il s'agissait bien du XS, toujours bicylindre, mais en 400 cm3 seulement. En fouinant plus loin, j'ai trouvé la maison Russel Motorcycles qui, dans les Asturies (nord-ouest de l'Espagne) mijote des motos bizarres. Après une version "Gauloises" de la Yamaha XSR700 dotées de bonnes pièces qui coûtent un bras et la moitié de l'autre (!), ils se sont occupés de ce qu'il avaient sous la main : une Sanglas. La dynamite, durant la Guerre d'Espagne, étant "l'arme romanesque des Asturies" (André Malraux), les deux "compadres" Eduardo et Dani ont commencé par exploser cette Sanglas S2, partie-cycle d'un côté et moteur de l'autre. L'idée était d'en faire une machine de flat-track, dernière lubie chez les youngtimers à barbe soigneusement taillée et jeans aussi soigneusement troués.
(Photo Alvaro Vazquez)
À peine provocateurs, les mécanos de Russel (du nom de la race du chien qu'on voit sur la photo, si, si, cherchez bien), ont installé un réservoir de Puch (Minicross 50) qu'ils avaient sous la main. Ce qui tire l'œil autant que le majestueux mono qu'il surplombe. Quelque part est cachée une batterie qui alimente le symbolique phare de recul (camion), donc absolument "street illegal". Mais comme déjà manquent : le frein avant et le garde-boue de même, les clignotants, les rétroviseurs, l'immatriculation arrière, il y a de quoi remplir le carnet de contredanses du premier "guardia civil" venu. À moins de tomber sur un ancien qui aurait fait ses classes sur une Sanglas. Il parait que chez nous ça marche s'il vous arrêtent au guidon d'une Béhême Série 2. Ce que je dis et rien...
On n'est pas pour rien du pays des "todo terreno" OSSA, Montesa et Bultaco ! (photo motoancienne.superforum.fr)
PETIT À PETIT, LE MUSÉE CHAPLEUR...
... RESSEMBLERAIT À ÇÀ !
On n'en espérait pas tant, mais on ne va pas bouder pour autant si ce projet se réalise, tel que présenté sur le Facebook des Amis de la Collection Chapleur. Pas d'autres informations pour le moment, à moins que j'aie raté un épisode.
Le Grand Homme n'avait pas de préjugés (*) dans ses choix qui comprennent cette représentante d'une technique appelée à un grand avenir puisqu'elle est électrique. C'est de Belgique que provient cette SOCOVEL (SOciété pour l'étude et la COnstruction de véhicules ELectriques) fabriquées à 400 exemplaires de 1941 à 1943 dans le pays occupé par les Allemands. Ceux-ci étaient intéressés car ils désiraient une machine permettant de circuler sur les aérodromes, donc sans le dangereux moteur thermique.
(*) Lors d'une visite de son musée, il m'avait confié que son seul regret avait été de ne pas s'être intéressé aux machines allemandes... à cause de la guerre de 1870 et l'annexion de l'Alsace-Lorraine qui s'ensuivit.